Lamentation sur les âmes toutes faites !
Aujourd’hui, l’Evangile fait pleuvoir sur nous des averses de lamentations.
Oui ! Jésus se désole de nos armures de vertus, de nos tuniques de peau, moralisme suffisant, cuirasses sans défaut qui nous font regarder les autres de haut en bas.
Vais-je rester dans « la prétention de ceux qui se recommandent d’eux-mêmes ; en se prenant eux-mêmes comme unité de mesure et de comparaison, ils perdent la tête » (2 Co 10,12) ? Ou bien, vais-je consentir à me tenir en ce lieu d’épreuve où j’expérimente en moi et par moi-même l’écart et la mobilité de mon propre rapport à la loi ?
« On a vu les jeux incroyables de la grâce pénétrer une mauvaise âme et même une âme perverse et on a vu sauver ce qui paraissait perdu. Mais on n’a pas vu mouiller ce qui était verni, on n’a pas vu traverser ce qui était imperméable, on n’a pas vu tremper ce qui était habitué… Les « honnêtes gens » ne mouillent pas à la grâce » (Charles Péguy).
Que la loi de l’Esprit nous détourne de nous-mêmes !
Que la violence de l’Esprit fasse brèche en nous, qu’elle fissure les pierres tombales de nos âmes habituées, qu’elle lézarde l’enduit des apparences et des préséances.
Pour que nous devenions vulnérables, perméables à la grâce qui veut guérir toute blessure.
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