Un grand isolement règne dans l’Evangile de ce jour : l’homme et son frère sont incapables de se parler puisqu’ils demandent à Jésus de régler le partage de leur héritage. Ils ont besoin d’un médiateur car leur fortune les a éloignés l’un de l’autre.
L’homme de la parabole, lui ne demande rien à personne : il se parle à lui-même et règle toute sa vie autour de sa fortune propre, en vue de lui-même. Seul avec sa richesse, cet homme ne voit plus que lui-même et ses possessions, il a oublié le reste du monde. On pourrait même se demander s’il aura le temps et des amis pour festoyer comme il le projette !
Face à la richesse, voici deux attitudes bien actuelles ! Jésus ne critique pas la richesse en elle-même. Ce qu’il condamne, c’est de posséder, d’amasser pour soi-même et non en vue du Royaume, où il n’y a plus ni riches ni pauvres, ni esclaves ni hommes libres[1]. Produire plus pour posséder plus, gagner de l’argent pour l’investir et gagner plus encore … Voilà la spirale étourdissante de notre société qui ruine le cœur de l’homme. « Posséder, c’est toujours être possédé[2] » ! Soyons libres de nos richesses, qu’elles soient partagées. N’ayons qu’une seule dette, celle de l’amour [3]!
[1] Galates, 3, 28
[2] Jean Debruynne : « Mille textes », les Presses d’Ile de France, 1999 – p.250
[3] Cf. Romains 13, 8-10
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