Heureux le serviteur…
« Jésus se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture […] C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » (Jn 13,4-5.15).
Que dire, que faire de plus… ?
En ce geste et ce récit d’une quasi liturgie, saint Jean nous délivre ce qu’aucun des synoptiques ne nous livre en son mystère.
Luc nous le transmet à sa manière, sous la forme exhortative d’une parabole : un Maître a tardé à rentrer chez lui… Il demande à son serviteur : la tenue de service, la ceinture aux reins, et la lampe allumée qui peuvent être les trois attitudes de la pauvreté (le tablier), de la fidélité (l’alliance) et de l’espérance amoureuse (le cœur tout brûlant).
Et le maître ne sollicite qu’une seule condition, la veille attentive dans la fidélité. Il nous demande la même attente trépignante du père guettant de loin son fils prodigue. Le psalmiste le chante aussi « mes yeux se sont usés à guetter ton salut » (118,123).
On peut humainement le comprendre, quelle joie de rentrer à la maison lorsque l’on se sait attendu et accueilli !
Enfin, si le serviteur zélé a bien rempli toutes ces conditions, le maître lui promet, non pas un cadeau, mais de le servir en retour. Le service n’appelle rien d’autre que le service dans une authenticité et une vérité, comme l’amour appelle toujours l’amour… à part égale et à même hauteur.
Cette parabole nous éclaire finalement sur la logique de ce Royaume sans domination, mais dans une communion et une union qui nous mettent face à face avec Dieu, chacun à genoux devant l’autre, à hauteur des simples et des tout-petits.
« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance » (Lc 10,21).
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