La montée de Jésus vers Jérusalem est jalonnée d’enseignements à l’attention de ses disciples (Luc 12, 22). Il leur est aussi donné d’entendre, comme pour le lecteur que nous sommes, ce que leur maître porte au plus profond, dans sa « venue » parmi les siens en vue du salut.
L’évangéliste Luc met deux images dans la bouche de Jésus trahissant des sentiments antinomiques : l’image du feu dont Jésus voudrait tant hâter la venue s’il le pouvait ! (V 49). Et l’image du baptême dont il « doit » être baptisé, qui se profile de façon angoissante (v 50) ; qui ne serait tenté d’en freiner la venue ?
Jésus apparaît là comme tiraillé.
Se déterminer pour le Christ et pour une vie en cohérence avec les valeurs évangéliques relève de choix pouvant entraîner la « division » (v 52) au cœur même de la cellule humaine (la famille) où des relations de paix seraient des plus attendues. Mais la paix dont Jésus est venu nous faire le don, « sa paix » (Jean 14, 27), est tout autre qu’une paix mondaine s’apparentant à l’absence de divisions.
La vie de disciple suppose des choix qui ont un prix. Celui qui nous y invite a été lui-même traversé par ces tiraillements intérieurs propres à tout processus de discernement. Jésus ne fait pas l’impasse sur ce qu’il nous invite à vivre. Il nous précède toujours et nous trace le chemin.
2 commentaires
PENSEZ-VOUS QUE JE SOIS VENU METTRE LA PAIX SUR LA TERRE ? NON, MAIS BIEN PLUTÔT LA DIVISION. CAR DESORMAIS CINQ PERSONNES DE LA MÊME FAMILLE SERONT DIVISÉES (Lc 12, 49-53). Même la Parole de DIEU, en apparence, divise. Elle divise parce qu’elle révèle les pensées les plus secrètes de notre cœur, parce qu’elle souligne l’écart qu’il y a entre la vérité et l’erreur, entre le bien et le mal, entre un cœur sincère et un cœur hypocrite, corrompu et incertain. De plus, le bien ne fait pas forcément l’unanimité ; du coup, il peut devenir source de divisions, de désaccords. Les partisans de la violence, ainsi que les ouvriers du mal, œuvreront toujours afin qu’aucun processus de paix ne puisse avancer, qu’aucune initiative de bien n’émerge des projets des hommes. Et lorsque les hommes ne parviennent pas à fixer des accords, à trouver une harmonie de vie, de projets et d’actions, s’ouvrent une série de conflits, d’incompréhensions et de violences. La radicalité de la Parole de DIEU la rend tranchante comme une épée, puisqu’elle exige de nous un changement radical, une conversion en profondeur et une véritable discipline de vie et d’actions. La foi exige un minimum de sacrifices, se faire violence, par une attitude de renoncement, de mort à son propre égo, se séparer de toute forme de vice qui nous tient prisonnier dans le péché. Celui qui croit doit plutôt consommer cette division, cet éloignement d’avec le mal, afin de mieux s’unir à DIEU. Croire c’est donc s’éloigner de tout ce qui nous éloigne de DIEU, se séparer de tout ce qui nous attire vers le mal, prendre des distances par rapport à tout ce qui pourrait être pour nous occasion de chute. Et c’est ce feu de la division qui brûle dans le cœur de DIEU et qu’IL voudrait déjà voir allumé, afin de brûler en nous tout esprit de méchanceté et susciter l’ardeur de la foi, de la communion et de la charité. Il n’y a pas de honte à s’éloigner de tout ce qui nous éloigne du bien et du prochain. Et c’est aussi à cause de ces convictions de foi, à cause de cet élan d’amour, de charité, d’espérance en DIEU et de confiance en soi, que beaucoup finissent par devenir indésirables pour nous ou qu’ils se sentent supérieur à nous. Une famille où les membres commencent à se diviser, est le signe que la foi reste encore superficielle ; car, la véritable foi nous apprend à affronter chaque situation, problème et difficulté, avec sincérité, dans l’amour et la vérité. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Bonjour et merci pour ce commentaire si clair.
« La vie de disciple suppose des choix qui ont un prix. »
Savoir que Jésus a été tiraillé de la même façon que je le suis me rassure et me donne courage et force.
Merci à toutes de m’éclairer chaque jour.