« Le signe des temps »
Pourquoi Jésus, s’adressant aux foules, leur reproche t-il leur manque de discernement ? — « Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » — (v.56).
Il les rabroue avec une comparaison météorologique : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant … souffler le vent du sud … » (v.54-55). Ne semble t-il pas leur dire, qu’on ne peut nier voir ce qui est gros comme le nez au milieu de la figure ? Sa remontrance, pourtant, ne concerne pas directement ni le ciel ni le temps qu’il fait, mais « ce moment-ci » qu’ils ne savent pas interpréter (v.56).
Or ce « moment-ci », tout comme « l’heure » johannique (Jn 2,4 ; 4,23 ; 13,1) ou « le signe de Jonas » (Lc 11,29), sont les seuls signes que le fils de l’Homme leur donne par sa présence, sa parole (nouvelle interprétation des Écritures) et tous les miracles accomplis, depuis son entrée dans le monde.
Oui, ce signe obscur, et combien de fois repris tout au long de l’évangile « leurs yeux sont empêchés de le reconnaître » (Lc 24,16), est l’entrée dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, nouveau paradigme du Salut universel et intégral pour toute la Création. Une fois éclairé de ce mystère divin, le cœur du disciple ne peut que s’écrier : « Vraiment, ce n’est pas le moment de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance » (Thérèse d’Avila, Chemin 1,5).
Thérèse à l’affût des signes de son temps parlait d’un monde en feu, Jésus lui-même lie « le feu qu’il est venu apporter sur la terre » au baptême de la Croix qu’il a à recevoir (v.49). C’est le moment, pour chacun de nous, disciples d’aujourd’hui, d’oser jeter au monde la parole d’espérance et de miséricorde, par le don de nos vies.
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