Luc 12, 54-59

Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ?

Ce moment-ci n’est-t-il pas le « moment favorable » décrit par Saint Paul ? Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut (2 Co 6, 2). Les signes ne sont pas à observer dans le ciel, mais dans notre monde, dans toutes les réalités humaines : dans les tribulations, les détresses, les angoisses … comme dans les solidarités, les réconciliations, la paix …

Pourquoi ne voyons-nous pas les signes de la Présence ? Peut-être parce que pour voir, et connaître, il faut s’engager, poser des actes, œuvrer … C’est ce que les apôtres comprennent quand deux hommes en blanc les interpellent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? … Alors, ils s’en retournèrent à Jérusalem (Ac 1, 11).Moïse non plus ne vit riend’extraordinaire lorsqu’il reçut le signe que Yhwh était son Dieu: Quand tu feras sortir le peuple d’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne (Ex 3, 12). Pas d’autre signe que l’engagement du peuple à servir son Dieu !

Pourquoi ne reconnaissons-nous pas la présence du Christ entre tous les signes ? Sans doute parce que nous cherchons parmi les morts Celui qui est vivant (Lc 24, 5). Les signes ne sont pas derrière nous, mais devant nous, un chemin d’Evangile où s’engager, au cœur de tous les événements de notre monde. Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat… Juge par toi-même ce qui est juste et mets tout en œuvre dans ce sens.

Un commentaire

  1. VOUS SAVEZ INTERPRÉTER L’ASPECT DE LA TERRE ET DU CIEL ; MAIS CE MOMENT-CI, POURQUOI NE SAVEZ-VOUS PAS L’INTERPRÉTER ? ET POURQUOI NE JUGEZ-VOUS PAS PAR VOUS-MÊMES CE QUI EST JUSTE ? (Lc 12, 54-59). L’Homme sait reconnaître les signes de la nature, simplement parce qu’il entretient avec elle un certain rapport et parce qu’il a mis sur pieds des mécanismes et des instruments pour pouvoir communiquer avec elle. Et ces mécanismes permettent d’anticiper sur certains évènements et s’ajuster à d’éventuels changements. Or, tout ceci reste encore extérieur à nous, à notre croissance intérieure, spirituelle et humaine. C’est pourquoi nous avons besoin de plus que de simples signes météorologiques. La relation avec le divin nous permet d’entrer dans un autre type de rapport avec le monde et avec les autres hommes. Car, DIEU est une boussole qui oriente nos pas, nourrit nos pensées et inspire nos actions. Ainsi avec DIEU et au contact de la nature, l’Homme est doublement enrichi. La relation avec DIEU est le prolongement de la relation avec les éléments de la nature ; car, ce que la nature nous cache, DIEU nous le révèle et bien plus encore. DIEU au milieu de nous, est le signe le plus grand que nous pouvons espérer et sur lequel nous pouvons faire reposer notre espérance. Apprécier cette présence, c’est reconnaître ce qui est juste ; accueillir ce don de DIEU, c’est LUI permettre de façonner notre jugement et l’ajuster à son regard, à sa manière de saisir les choses, mais aussi à sa façon d’agir sur le monde, avec charité, amour et miséricorde. Interpréter les signes des temps, c’est donc entrer dans le mystère divin, pour comprendre quelle est sa volonté, afin de pouvoir nous conformer nous aussi à elle. Car, il ne s’agit simplement d’interpréter, mais aussi de se situer, de bénéficier des fruits que la grâce divine révèle et surtout de pouvoir nous conformer aux exigences de DIEU. La seule interprétation des signes des temps, ne suffit pas s’il n’y a pas pour l’Homme une porte ouverte vers le Salut. Il faut aller au-delà, y saisir le message et prendre les moyens nécessaires pour ne pas être surpris par des instants difficiles. Avec DIEU, interpréter c’est prévoir, anticiper, en se nourrissant plus encore de ses grâces, de sa Parole. L’Homme interprète pour mieux se situer, organiser son devenir et prendre les mesures nécessaires pour pouvoir le réaliser. Il interprète, afin de trouver la voie nécessaire qui conduit au Salut et à la perfection. Ainsi, scruter la nature, méditer sur ce qui nous entoure, n’auront de sens que si cela ouvre à un progrès considérable. Interpréter c’est donc prévoir ; or, prévoir, c’est anticiper, c’est-à-dire garder le regard de la foi et de l’espérance sur un horizon meilleur que ce que nous vivons. Et l’espérance nous fait toujours chercher et attendre ce qu’il y a de meilleur. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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