Dans ce passage d’Evangile, je rencontre trois menaces : être renié par Dieu, être exclu de Sa Miséricorde en cas de blasphème, être persécuté par les hommes.
Jésus nous l’assure : Il prendra la défense de tout homme qui aura témoigné en sa faveur. Mais le disciple qui L’aura renié, sera lui-même renié. On ne peut renier quelqu’un si on ne l’a pas d’abord suivi.
Lorsque j’ai annoncé à mon père l’appel à suivre le Seigneur en vie religieuse, sa réaction a été brutale : « Tu nous renies ? Tu renies ta terre ? Tu n’es plus des nôtres ! » Coup de tonnerre sur mon chemin de vie tout habité de joie par le baptême reçu plusieurs mois auparavant !
Comment pourrais-je renier la terre qui m’a vu naître, que j’ai habitée, que j’ai parcourue en long et en large, que je connais par cœur ? Elle m’a façonnée à sa manière. J’ai appris à l’aimer aux côtés de ceux qui m’ont donné la vie. Comment pourrais-je m’en détourner ? Éloignée d’elle durant de longues années, j’ai gardé au creux de mon être tout ce qu’elle m’a appris : elle reste à jamais ma terre-racine.
Ayant reçu le baptême à l’âge adulte, comment pourrais-je renier le don de la VIE que le Seigneur m’a fait ce jour-là ? Comment aujourd’hui pourrais-je rire de Dieu, me moquer de Lui, me détourner de Lui ? Sa Parole de Vie met DEBOUT. Elle nous dessine le chemin du Royaume avec ses promesses et ses exigences. S’y opposer, c’est s’entendre dire : « Je ne sais pas d’où vous êtes » (cf. Luc 13,25). Avec Jésus, la neutralité est interdite ! Je ne peux avoir un coeur double dans ma vie de foi. Certes, il m’arrive d’agir comme un enfant rebelle, rétif, grognon, mal luné, entêté dans mon refus : non… La bêtise m’habite parfois !!!! Mais est-ce cela blasphémer ?
Non, blasphémer, c’est refuser le salut offert par Jésus, c’est vraiment rejeter ce qui fait le centre de notre foi et l’essentiel du salut. Blasphémer, c’est rejeter l’Esprit-Saint, la sainteté de Dieu, Son activité salvifique. Si je reconnais vraies les paroles de Jésus et qu’en même temps je les rejette, vivant ainsi dans le mensonge, je me ferme au pardon de Dieu.
Mais le Seigneur nous l’assure : si nous vivons dans la vérité, en Christ, malgré nos faiblesses, au coeur même de celles-ci, l’Esprit-Saint nous gardera, ne nous abandonnera jamais.
Sœur Danièle RAILLAT, communauté de Paris
Un commentaire
Il est bien précisé qu’un esprit en bonne santé donne à celui qui le porte la capacité de répondre à quiconque viendrait à intervenir ( ou à comparaître ) devant lui..
Puisque nous sommes arrivés à cet état de notre développement intellectuel, il conviendrait de ne plus tournicoter autour de formulations équivoques sur ‘l’espérance’ du royaume’ ,le blasphème ou la vérité.
Soit, vous avez trouvé le royaume et vous êtes dans la paix, soit vous n’y êtes pas entré et vous commentez vos tourments !