Nous avons l’impression, ce matin, de parcourir les titres d’un journal : des galiléens massacrés lors d’une cérémonie religieuse, 18 personnes tuées par l’écroulement d’une tour, un figuier stérile condamné à vivre. Notre premier réflexe est de vouloir connaître les pourquoi, les comment, les coupables … Nous voulons savoir et nous ne saurons pas ! Le silence de l’Evangile, très éloigné du bavardage de notre monde, crée un vide.
Jésus nous invite à une autre logique. Cessez, nous dit-il, de regarder les autres pour trouver les causes du mal : les étrangers qui augmentent le chômage, les réfugiés qui causent l’insécurité, les fonctionnaires qui accentuent la dette publique, les industries qui polluent la planète.
Cessez de chercher les causes du mal dans le passé, cessez de regarder vers l’arrière, vers le bon vieux temps des oignons d’Egypte. Le présent ne dépend pas du passé, c’est l’avenir qui dépend du présent.
Regardons ce que nous pouvons faire aujourd’hui, là où nous sommes, pour que les figuiers de notre terre portent du fruit … comment pouvons-nous creuser et nourrir la terre de notre vie, celle de la communauté et de la famille, de la société, de la planète ? La question tragique du mal dans nos existences demeure. Et la réponse chemine en silence, dans la conversion de notre manière de regarder, de penser et d’agir, dans la foi, l’espérance et l’amour.
3 commentaires
À QUOI BON LE LAISSER ÉPUISER LE SOL ?”… “MAÎTRE, LAISSE-LE ENCORE CETTE ANNÉE, LE TEMPS QUE JE BÊCHE AUTOUR POUR Y METTRE DU FUMIER. PEUT-ÊTRE DONNERA-T-IL DU FRUIT À L’AVENIR (Lc 13, 1-9). La vie nous donne toujours des opportunités, pour essayer à nouveau, après des échecs et des chutes. Savoir se relever pour recommencer, c’est exprimer la force intérieure du courage, de la persévérance et de l’espérance. Chaque opportunité est toujours à exploiter au maximum ; et il vaut mieux essayer plusieurs fois et ne pas réussir, que de ne même pas essayer une seule fois et avoir des regrets par après. Car, tous, nous n’avons pas la chance d’avoir les mêmes opportunités et les mêmes possibilités. Beaucoup échouent, non pas par faiblesse ou ignorance, mais par manque de moyens et d’opportunités ; tandis que d’autres n’avancent pas, même en ayant à leur disposition tout le nécessaire pour réussir. Or, chaque opportunité qui se présente à nous, est une action de grâce, une occasion pour regarder et vivre le présent avec foi, confiance et espérance. Même nos échecs du passé ou encore les faillites des autres sont un enseignement pour nous, afin de ne pas commettre les mêmes erreurs ou de faire mieux. C’est pourquoi l’appel à la conversion part toujours de nos limites, des fautes commises ou des manquements à la charité, à la justice, à la vérité et à la miséricorde. Il faut ce point de départ, pour donner plus de motivation à notre projet de vie et de conversion ; il faut relire le passé, pour mieux vivre le présent et préparer l’avenir avec foi. Si non, il serait encore plus triste et décevant de retomber dans les mêmes erreurs, alors que nous avions tous les moyens pour les éviter. Et l’intelligence, tout comme la foi, croît et se fortifie en sachant concilier douleurs et espérances, limites et projets, passé et présent. L’Homme ne cherche pas les causes du mal dans le passé, pour s’y enfermer, mais, pour pouvoir les assumer et y remédier. Et c’est dans ce cœur toujours tourné vers l’avenir et nourri d’espérance en des lendemains meilleurs, que DIEU vient bêcher, mettre le fumier de sa grâce et de ses bénédictions, afin que nous portions du fruit à l’avenir. Ainsi, les échecs deviennent une école de croissance et de sagesse. Car, l’Homme apprend aussi bien dans la chute que dans le relèvement. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
SEIGNEUR, LAISSE-LE ENCORE CETTE ANNÉE, LE TEMPS QUE JE BÊCHE AUTOUR POUR Y METTRE DU FUMIER. PEUT-ÊTRE DONNERA-T-IL DU FRUIT À L’AVENIR. SINON, TU LE COUPERAS (Lc 13, 1-9). L’appel à la conversion est toujours une seconde chance qui nous est offerte, pour revenir sur le droit chemin ; c’est une autre opportunité de croissance, de maturation et de progrès que DIEU nous accorde, lorsqu’IL ne veut pas nous juger sur nos défauts et nos égarements. C’est le temps où le cœur s’ajuste au Bien, à l’amour, à la charité. Mais, c’est aussi le temps où DIEU doit faire preuve de patience envers nous. La patience de DIEU est le signe qu’IL nous veut du bien, qu’IL ne se plaît pas à condamner ou à voir mourir ; mais qu’IL attend toujours, impatient, que nous retournions à LUI de tout notre cœur, dans les larmes, la pénitence et l’humilité. Un figuier qui durant trois ans, ne donne pas de fruits, ne sert plus à rien, et il n’y a pas de raison de le garder. Et pourtant, le maître patiente, bêche autour, met du fumier, entretient avec amour, pour susciter une nouvelle production. Ainsi, DIEU procède avec nous. Auquel cas, personne ne serait assez juste, pour mériter son amour. Mais, ce qui compte, c’est notre désir de produire et de donner du fruit. Et de ce désir, naît un engagement et le dynamisme dans la foi, l’effort et le travail. Il faut un manque, pour susciter un effort, une faute pour inciter à la correction de soi. C’est quand l’Homme se trouve oppressé, menacé par l’échec et la perdition, qu’il se meut à l’action et se cherche des moyens pour le Salut de sa vie et de son âme. Chercher de meilleures opportunités, pour une vie meilleure, c’est aussi travailler à la paix du cœur et à la sérénité de l’âme, qui sont la conséquence d’une véritable conversion. Le temps de Carême est donc aussi le temps de nouvelles opportunités, chercher de nouveaux horizons de progrès et de croissance. Et DIEU est la voie qui nous oriente vers ces nouvelles opportunités de Salut. Et notre futur dépend de nos modèles de références et des valeurs sur lesquelles repose notre espérance. Bon dimanche de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Bonjour,
« Le présent ne dépend pas du passé, c’est l’avenir qui dépend du présent. » Merci pour cette invitation à nous retourner !
Merci aussi d’ancrer l’évangile dans notre temps. C’est plus concret pour moi.