Le Royaume est déjà là, comme la graine qui porte en elle l’espérance de l’arbre et le levain qui porte en lui la puissance de la montée de la pâte.
Le Royaume des cieux n’est pas un en soi, un trésor au creux de nos mains ou une propriété privée à acquérir. Il est toujours au bout d’une dépossession, d’une transformation, d’un mouvement, d’une croissance. Il est promesse d’un fruit, passage de la nuit à la lumière, traversée de l’enfouissement dans la mort jusqu’au surgissement de la vie.
Autour de nous et en nous, nous faisons l’expérience de la contradiction, de la violence, de la mort, de l’exclusion, … La croissance de la violence semble l’emporter sur celle du Royaume …
Et pourtant, il nous est demandé de puiser au plus profond de notre espérance, pour poser de simples gestes humains : désaltérer celui qui a soif d’eau et d’amitié, poser un regard qui assure à l’humilié sa dignité d’homme, tendre la main vers celui que personne ne veut pour frère, …
La fécondité de ces simples gestes n’est pas en notre possession. Notre confiance sera-t-elle assez grande pour croire que l’Esprit s’infiltre par les petites brèches que nous ouvrons dans la terre ou dans la pâte de notre humanité ? Car, que nous dormions ou que nous nous levions, jour et nuit, la semence germe et pousse, nous ne savons comment (Mc 4, 27).
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