Le Règne de Dieu ? Un jardin, des oiseaux, du levain et une bonne pâte, 4 temps, 3 mouvements et notre agir !
Jésus s’interroge : comment peut-il parler du Règne de Dieu, à quoi est-il semblable (comparable) ? A cinq reprises, Jésus utilise ce terme de ‘semblable ‘. (Traduit par comparer, comparable, dans notre traduction liturgique) Le mystère ne s’explique pas, il s’évoque ! Cinq fois, son désir de nous faire pressentir le Règne de Dieu, au présent de sa présence, perce dans ces quatre versets : « En ce temps-là ». Hier sans doute, mais aussi dans l’aujourd’hui de celui qui s’ouvre à sa rencontre.
Si quelqu’un nous interrogeait à ce sujet, nous dirions sans doute et non sans raison, qu’il s’agirait d’un temps et d’un lieu où règneraient la paix, la justice, l’amour, le respect. Légitime espérance et bonne théologie.
Mais Jésus parle autrement. Il met en scène deux acteurs humains :
Le premier a pris une toute petite graine et l’a jetée en terre. C’est fait, c’est accompli. Et se déploie déjà dans son jardin, un grand arbre qui accueille les oiseaux du ciel dans ses branches. Ciel et terre s’unissent par ce simple petit geste de l’humain. C’est déjà ‘présent’ : cadeau et aujourd’hui !
Le deuxième, une femme, enfouit, cache du levain dans de la farine, jusqu’à ce quetoute la pâte ait levé.
Le Règne de Dieu ? Il est déjà dans notre jardin, dans notre maison pour peu que nous prenions la plus petite graine d’amour et que nous la jetions en terre, pour peu que nous ne cessions de mêler le petit ferment de notre espérance à toute la pâte humaine qui nous est confiée. Prendre, jeter, mêler. Mais plus encore, entendre, écouter, croire, encore et toujours espérer jusqu’à ce que…
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LE RÈGNE DE DIEU … EST COMPARABLE À UNE GRAINE DE MOUTARDE QU’UN HOMME A JETÉE DANS SON JARDIN. ELLE A POUSSÉ, ELLE EST DEVENUE UN ARBRE, ET LES OISEAUX DU CIEL ONT FAIT LEUR NID DANS SES BRANCHES (Lc 13, 18-21). La valeur de l’Homme s’évalue dans sa capacité à produire plus, à faire mieux chaque jour et à viser toujours plus haut. Et avec la grâce divine, nous parvenons toujours à repousser nos limites. Ce n’est pas la grandeur ou la petitesse d’une graine qui fait sa force, mais sa capacité à croître et à devenir un arbre. Car, tout est dans la puissance et le contenu en soi. Or, ce qui est de petite stature nous semble quelques fois tellement insignifiant qu’on en fait très peu cas. La graine de moutarde prise et jetée dans le jardin est certainement parmi les plus petites, mais une fois qu’elle trouve une bonne terre fertile et qu’elle commence à germer, elle grandit, prend forme et racine et devient un arbre et un abri pour les oiseaux. C’est l’harmonisation et la coïncidence entre la graine et la bonne terre, qui génère l’arbre et l’abri des oiseaux. Il faut la bonne terre pour faire germer la graine. Mais une ne fois jetée dans le jardin, la graine doit mourir à soi. Or, mourir à soi, ici signifie se fondre en l’autre, faire corps avec l’autre. La graine a été mise en terre, et pourtant elle a poussé, pour devenir le refuge des oiseaux du ciel. Du coup, par cette petite graine, le ciel et la terre se rencontrent. Les distances sont réunies. Ce qui est semé et destiné à croître et à porter du fruit, doit pouvoir éclore, c’est-à-dire se libérer, libérer son potentiel, ses énergies et ses forces, pour devenir un refuge, un lieu de repos. Rien n’est insignifiant, si ce n’est celui ou ce qui, par soi-même se rend insignifiant. On a toujours quelque chose à donner ou à recevoir des autres. Lorsque l’Homme parvient à libérer son potentialité, lorsqu’il parvient à se libérer de toute peur, frustration, stress et inquiétude, il devient l’arbre de référence, le refuge de sécurité et de paix pour les autres. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
Sr Renée,
merci pour ce cheminement ensemble dans les pas de Jésus, chemin que nous allons empreinter mardi 30 octobre avec les catéchumènes de notre paroisse. Fraternellement, Benoît