“Seigneur, est-ce le petit nombre qui sera sauvé?” (v. 23). Jésus ne répond jamais à ce genre de questions : dates, délais, nombre, etc. Tout cela est à ses yeux une vaine recherche. À cette demande de garantie, Jésus répond par une exigence : “Luttez pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas” (v. 24).
La porte étroite, c’est le portillon qu’on laissait ouvert un moment quand déjà les grandes portes de la ville étaient fermées pour la nuit ou en temps de trouble. C’est une porte de miséricorde pour les retardataires et pour ceux qui se sont laissés surprendre au dehors par la fermeture qu’ils auraient dû prévoir. Il faut toujours saisir l’occasion et entrer à temps dans la ville.
C’est une porte que nous devons franchir à temps pour entrer dans la ville, le lieu du salut, là où seulement Dieu est cherché et rencontré. Pour la traverser, il faut tout un chemin de dépouillement, de nudité et d’humilité ; chemin de pauvreté et d’obéissance pour faire place à Dieu, toute la place à Dieu.
Peut-être cela paraît exigeant et bien austère, et risqué bien de décourager certains. Mais en fait, ce chemin suppose un dynamisme qui vient d’ailleurs, qui vient d’un amour suscité par l’appel de Celui vers lequel nous désirons aller. Il n’est jamais question, en effet, de renoncer pour renoncer, de renoncer par amour propre ou par pure ascèse, mais toujours à cause de, et pour un plus grand amour.
Le Seigneur ne se laisse jamais vaincre en générosité. Les petits pas de chaque jour, faits avec un grand amour, lui plaisent. Ils lui sont agréables. Bienheureux ceux qui se déterminent à marcher sur ce chemin, qui se laissent modelés par l’amour. Quand ils frappent à la porte en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il leur répondra : venez entrez dans le Royaume préparé pour vous car beaucoup de derniers seront les premiers.