Sont-ils nombreux ceux qui seront sauvés ? Et les damnés ? Et moi, parmi lesquels vais-je me trouver ? A ces questions formulées clairement ou de façon sous-entendue, Jésus ne donne aucune réponse, même si nous tentons souvent d’en lire une, conforme à ce que nous craignons ou espérons.
Jésus attire notre attention sur ce qui Le préoccupe et Le désole. Beaucoup de ceux qui Le suivent avec sincérité se trompent de chemin. L’unique chose nécessaire, la porte étroite, ils ne l’ont pas trouvée. Visaient-ils trop haut et trop loin ?
La porte étroite, c’est peut-être le portillon qu’on laissait ouvert un moment quand déjà les grandes portes de la ville étaient fermées pour la nuit ou en temps de trouble. Dans ce cas, c’est une porte de miséricorde pour les retardataires. Pour entrer par cette porte, il ne convient vraiment pas d’être grand.
Et si nous voulons avoir une réponse d’Évangile à nos questionnements, nous pouvons regarder et écouter le bon larron (Luc 23, 39-43), lui qui faisait partie des derniers, qui le savait et le reconnaissait. « Nous, nous avons mérité notre condamnation », disait-il à son compagnon d’infortune. Et il confiait cet aveu à Jésus : « Souviens-toi de moi quand tu reviendras comme roi. » Entendons la réponse de Jésus : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. »
La porte étroite, c’est se reconnaître faible et pécheur, n’avoir plus droit à rien, si ce n’est à l’infinie miséricorde de Jésus. Cette porte étroite est surtout très basse, et il faut être tout petit pour la franchir.
Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je m’élance, au lieu de m’avancer avec le pharisien, je répète remplie de confiance, l’humble prière du publicain. […] Oui, je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus. […] (Je) m’élève à Lui par la confiance et l’amour. »[1]
[1] Thérèse de Lisieux, Manuscrit C 36 v°-37 r°.
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