Luc 13, 31-35

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© Fabienne Verdier

Le Christ ne nous appartient pas… Nous sommes à Lui !

Déjà, la première prise de parole de Jésus, chez les siens, dans la synagogue de Nazareth, nous annonçait le grand malentendu… Cette volonté de confisquer la Parole, de se l’approprier dans une exclusion farouche de ces autres qui ne sont pas de notre clan : « Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm : fais de même ici dans ta patrie » (Lc 4,23). Et face à la résistance de Jésus, c’est l’exclusion violente qui déjà annonce le désir de faire mourir, de se débarrasser de cet homme libre qui refuse de se laisser enfermer dans la loi du parti, des conventions, des habitudes : « Ils se levèrent, et poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas » (Lc 4,29).

Derrière la haine d’Hérode, dans l’Evangile qui nous retient aujourd’hui, les Pharisiens dissimulent leur ruse, leur volonté de faire disparaître le prophète qui parle clair et simple : « Va-t-en, pars d’ici… » (Lc 13,31).

Et comme au commencement de sa mission, Jésus persiste : il demeure là où nous sommes, porteur de la parole prophétique qui nous jette hors de nos terres familières, « il passe au milieu de nous et va son chemin » (Lc 4,30).

Oui ! Le Christ a bâti sa demeure parmi nous mais pour en faire une tente spacieuse et toujours ouverte au souffle de la parole de la grâce offerte à tous les humains : « Voici, je chasse les démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain et le troisième jour je suis au but. Mais il me faut poursuivre ma route, aujourd’hui et demain et le jour suivant… » (Lc 13, 32-33)

Jusque dans nos désirs les plus secrets et obscurs, jusque dans l’inavouable, Jésus introduit cette rupture : il nous libère de toutes nos prisons. Il se fait l’un de nous pour nous donner au Père, dans la fraternité retrouvée !

Sœur Frédérique Oltra, communauté du Caire, Egypte

Un commentaire

  1. TOI QUI TUES LES PROPHÈTES ET QUI LAPIDES CEUX QUI TE SONT ENVOYÉS, COMBIEN DE FOIS AI-JE VOULU RASSEMBLER TES ENFANTS COMME LA POULE RASSEMBLE SES POUSSINS SOUS SES AILES, ET VOUS N’AVEZ PAS VOULU ! (Lc 13, 31-35). La vérité dérange parfois parce qu’elle nous renvoie souvent à la réalité de ce que nous sommes vraiment et que nous voulons dissimuler sous des masques. Du coup, celui qui se fait lumière et vérité devient indésirable, ennemi de tous, l’Homme à sacrifier et à crucifier. La vérité dérange aussi quand elle se confronte à l’erreur, au mensonge, à la duplicité et à l’hypocrisie. Et c’est là tout le contraste de la relation entre DIEU et l’Homme : opposition entre vouloir et ne pas vouloir ; venir à la lumière ou rester dans les ténèbres ; croître ou dépérir, diminuer ; vivre ou mourir. L’essence de la vérité est qu’elle libère de l’erreur, porte l’Homme à la lumière, fait croître. DIEU œuvre sans cesse à ressembler, tandis que l’Homme persiste à diviser, à vivre dans l’ignorance, la distance et l’erreur. La mission évangélisatrice est celle de rassembler tous les enfants dispersés, afin de ne constituer qu’un seul corps et un seul esprit. Puisque l’union fait la force, DIEU veut ressembler l’humanité afin de la rendre plus forte, pour combattre le Mal qui opprime l’Homme et le rend prisonnier et esclave. Le courage et la compassion divine se heurtent à la résistance et à la dureté du cœur humain. Ce contraste est ce que nous vivons en permanence, à partir de nos cœurs, entre le Bien et le Mal, entre nos désirs égoïstes et la volonté de DIEU dans notre vie. Et lorsque le Mal domine sur nous, nous y devenons un allié, qui nous pousse même à haïr et à mettre à mort ceux qui sont pour nous des guides, des prophètes. Cependant, la résistance de l’Homme à la volonté de DIEU n’a pas arrêté sa course ni son projet ; car DIEU a un but, sa mission prend tout son sens à travers ses œuvres : « j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. » car, tout est concentré sur le Salut du genre humain. Il revient donc à l’Homme d’y adhérer, afin de connaître des jours heureux sur terre. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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