« La question du Sabbat »
Avant toute discussion et polémique, comme Jésus est lui-même acculé au légalisme des pharisiens, ne faudrait-il pas se mettre d’accord sur le sens premier du Sabbat … ? « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » (v.3). Ou autrement dit travail et guérison sont-ils à mettre sur le même plan?
Une relecture attentive du Livre de la Genèse (Gn 2,3), ne nous montre-t-il pas (non un Dieu se reposant mais) un Dieu agissant en quatre verbes d’action : d’abord parce que ce septième jour, il « achève » son travail, puis il « s’arrête », pour enfin le « bénir » et le « sanctifier » honorant toute la beauté et la bienveillance des jours précédents et les rendant féconds.
Et si Dieu s’arrête, n’est-ce pas pour laisser la place à l’homme de continuer son ouvrage ?
C’est précisément, en ce jour-là, que Jésus agit : non pour travailler et continuer une quelconque besogne, mais pour réaliser pleinement sa vocation et mission de fils à la parfaite image et ressemblance du Père : aimer, sauver, libérer, guérir, pardonner, donner la vie … et projeter ceux qu’il rencontre dans la dynamique du jour suivant, le huitième jour, Jour de la Résurrection et de la Vie Nouvelle.
Mais, son heure n’est pas encore venue. Les cœurs et les esprits sont claquemurés. Sa parole ne passe pas et il se heurte à l’incompréhension de siens, prisonniers de leurs silence (v.04 ; 06). L’homme souffrant d’hydropisie, retenant l’eau en tout son corps, ne fait-il pas mentir la promesse de Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » (Jn 7,37-38).