Dans l’ordinaire des jours, Jésus ne s’est soustrait à aucune relation, même à celles qui nous paraissent quelque peu mondaines. N’a-t-il pas accepté une invitation de l’un des chefs des pharisiens ? Mais rien n’est jamais banal avec lui. Il profite de l’occasion pour parler vrai et provoque le silence de tous en guérissant un homme en plein sabbat. Quoi, laisseriez-vous mourir un fils sous prétexte de garder le sabbat ? » Et personne n’est capable de répondre à cela, euphémisme l’évangéliste Luc. (M.M.C)
Nous prenons souvent distance par rapport aux pharisiens, et pourtant, nous leur sommes semblables. Laïcs engagés, soucieux de nourrir leur vie spirituelle et d’agir en conformité avec la loi de Dieu, ils sont déstabilisés par les manières de faire et de parler de Celui qui ne les laissent pas indifférents. Jésus ne les a jamais méprisés, au contraire. Il faut beaucoup de confiance et d’amour pour interpeller celui ou ceux qui vous ont invités à leur table, qui vous ont faits entrer dans leur intimité. La question que Jésus pose à ses hôtes n’est pas de savoir si ce qu’il a fait est bien ou bon, mais si c’est ‘permis’. Le sabbat est sacré. Mais comment le vivre et le respecter en vérité ?
Il est parfois plus aisé de répondre à une interrogation qui porte sur le bien-fondé d’un acte que sur la liberté et la manière qui nous le font ou non poser. Dire si une chose est permise ou non interpelle l’engagement personnel ; elle nous contraint à interpréter, à nous situer. Il y a des risques à prendre, des balises à réajuster.
Laissons le silence nous dépouiller de nos certitudes et de nos sécurités. Il va creuser notre réponse face à Celui qui entre dans notre maison, parce que nous l’en avons prié.
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