Luc 14, 1-6

AMOUR FRATERNEL INCONDITIONNEL
Jésus entre dans la maison d’un chef des pharisiens. L’hospitalité orientale mettant au large, il est là pour partager le repas et écouter les nouvelles et les points de vue, pour échanger, pour s’accorder sur l’essentiel de leur vie de croyants, célébrant ensemble le Sabbat.
Malgré une certaine suspicion latente, due aux agissements et paroles de Jésus qui choquent ses congénères « on l’observait » (v.01) ; tout aurait pu se passer convenablement dans un politiquement correct, mais… il y a un imprévu qui détourne l’attention : « Or voici qu’il y avait devant Jésus… » (v.02).
Comme le blessé qui gisait sur le bord de la route, il y a la présence « accidentelle » d’un homme souffrant : est-il, pour eux, un frère potentiel ou un invisible exclu ? Le prêtre, le lévite, le bon Samaritain auront à choisir, sur leur chemin, ou de continuer comme si de rien n’était, ou alors de s’arrêter. Ainsi, Jésus, dans cette maison, discerne et priorise. Devant tous les invités, il ouvre une autre manière de comprendre le repos sacré et l’agir en conséquence.

Repas à Manboukh, Liban ©CSJ Mechref

Devant la maladie, la souffrance, que dit le Sabbat ? Est-il un poids, une impuissance à la miséricorde, ou est-il une lumière, une force qui guide tout homme sur les commandements de Dieu. Devant la dignité d’un homme, un précepte est-il sacré et absolu, ou lui est-il subordonné ? Jésus interroge ses hôtes sur le plan du permis / défendu. Pour eux, quel est le commandement premier ? Quelle est l’obligation en référence à la Loi ? Ils n’ont pas de réponse !
Pour Jésus, il n’y a pas d’autre choix que la compassion et la guérison : « Tenant alors le malade, Jésus le guérit et le laissa aller » (v.04). Jésus prend l’homme à bras le corps, le guérit, le laisse aller. Son geste est à l’image du Salut divin : absolu, intégral, foudroyant, libérateur et envoi.
Le silence des détracteurs de Jésus est éloquent, les Pharisiens sont dans l’embarras et Jésus — probablement dans la souffrance de leur résistance à cet appel inconditionnel de l’amour fraternel au-delà des lois —, aurait pu leur dire avant que ne l’avouât saint Paul : « J’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé [de Dieu] » (Rm 9, 1-5).
« Dieu qui fait toute chose nouvelle, Quand passe le Vent de l’Esprit, Viens encore accomplir tes merveilles, Aujourd’hui ! » (CFC / Claude Bernard).

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