« A la résurrection »
« Je n’ai pas besoin de toi ». Rude propos qu’un jour un homme follement amoureux lançait à sa bien-aimée fort occupée à lui rendre mille services ? Ne serait-ce pas le propos même de Dieu que nos oreilles peuvent entendre de la première à la dernière ligne de l’Ecriture, un propos qui est au cœur de la Torah « D’un amour éternel je t’ai aimée aussi t’ai-je conservé ma faveur…vierge d’Israël » (Jr 31,3). Pauvres, estropiés, boiteux, aveugles qui n’ont rien à rendre, remplissent la salle du Festin des Noces, comme Jésus s’en explique tout de suite dans un style imagé : Lc 14, 15-21.
Et cela fait la joie de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint : « A l’ instant même, il exulta de joie sous l’action de l’esprit Saint : je te bénis Père Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». (Lc 10, 21).
« A la résurrection des justes » Cela te sera rendu, certes, dans un « à venir » inconnu qui surpasse tout désir. Mais aussi, déjà, dans un « à venir » qui advient dans le réel de ce présent que chacun vit aujourd’hui. Dans la foi, « bien au-delà de tout sentir », dans une insaisissable expérience d’agapè et de joie qui n’est rien d’autre que la vie du Ressuscité en ceux qui l’accueillent, lui «Le Pauvre » (2 Co 8, 9). Une joie pascale que les innombrables pauvres offrent aujourd’hui, à notre quotidien. « Avec lui, il nous a ressuscités » Ep 2, 6 Avec eux, par eux, il nous ressuscite de jour en jour.
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