Jésus fait ces considérations alors qu’il est invité à partager le repas de l’un des chefs des pharisiens. Il est chez des « gens bien ». A-t-il répondu à une invitation mondaine ? La réponse est de peu d’importance. Mais nous découvrons qu’il « n’enchaîne pas les politesses » ; au contraire, il en profite pour parler vrai et commenter les commerces humains. Inviter quelqu’un qui rendrait l’invitation ? Le gain resterait à « hauteur humaine ».
« Si pour une invitation on me redonne une invitation, je n’ai rien à recevoir ». Mais recevoir des pauvres, qui n’ont rien à me donner en retour, n’est-ce pas recevoir Dieu ? « Or le recevoir relève non seulement de la démesure mais de la surprise. Si je donne à celui qui ne peut me rendre, j’invite Dieu dans mon commerce et tout en même temps, lui m’invite à la grâce.
C’est au lieu de nos déséquilibres qu’une place est faite à Dieu. Les bons comptes font peut-être les bons amis, mais ils ne font pas les bons enfants du Royaume.
Seigneur, la démesure est la balance de ton amour.
Ta grâce brouille toutes les lignes de nos comptabilités.[1]
Une question encore : et toi, pourquoi t’invitons-nous ?
[1] cf. Marion Muller-Colard, Éclats d’Évangiles
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