Vite, venez, tout est déjà prêt !
Le passage d’évangile qui précède celui de ce jour se termine par une béatitude proclamée par Jésus chez celui qui l’a invité à sa table. « Heureux » celui qui invite des estropiés, des pauvres, des ‘différents de lui’, ceux qui dérangent et font tache dans un repas de gens (de) biens (v.14).
La péricope de ce jour s’ouvre aussi par une béatitude. « Heureux celui qui mangera du pain dans le Royaume »(v.15). Ce n’est plus Jésus qui le dit, c’est quelqu’un d’attablé avec lui qui laisse son désir s’exprimer après avoir entendu des paroles qui réveillent une attente profonde : Il a bien parlé ce Jésus. Il a fait pressentir quelque chose de neuf et d’heureux. Il entend. Et pour ‘ouvrir’ et donner part à ce bonheur, Il répond par une parabole.
Un humain est en train de faire un grand dîner et invite très largement : « Venez, tout est déjà prêt ! ». Mais les invités – on peut comprendre ceux de la première alliance- déclinent l’invitation pour de sérieuses et honorables raisons : des achats d’importance à voir et à examiner, des épousailles qui obligent. « Je suis sérieux, moi »[1]. Pourtant, le maître se met en colère – manière de signifier que l’essentiel n’est pas là, vous ne comprenez pas ! Il délègue son esclave pour faire entrer chez lui, de gré ou de force – encore un trait grossi pour marquer où se trouve le bonheur- aveugles, boiteux, tous ceux rencontrés, pour que soit remplie sa maison. Les « invités » ne goûteront pas du dîner !
Alors, qui donc est et sera heureux ? Celui qui invite ‘les différents’ nous dit Jésus, et il poursuit, afin de faire droit au désir qui émane de la bouche d’un attablé au même repas que lui : pour vivre ce bonheur, il faut simplement accueillir et répondre à l’invitation à la fête !
[1] Antoine de Saint Exupéry, Le petit prince
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