Jusqu’au bout d’un amour sans fin
La liturgie romaine et l’ordo du Carmel, en ce jour où nous célébrons sainte Élisabeth de la Trinité, nous offrent deux textes d’évangile à méditer.
Une lecture attentive nous fera découvrir que l’un comme l’autre parlent de la suite du Christ, la suite radicale du Christ, dans sa configuration au mystère de la Croix.
Pourtant, alors que saint Luc ancre cette suivance dans le pas à pas du quotidien, le détachement nécessaire (donc du moyen) pas toujours facile à entendre et à mettre en pratique, saint Jean, lui, nous oriente vers la finalité de l’Amour, notre attachement à Dieu qui attirera la Trinité dans nos âmes.
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » (Lc 14,26-27).
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure » (Jn 14,23).
Attirer les âmes dans l’intimité de Dieu, c’était la mission qu’Élisabeth avait embrassé avec passion, et soyons assurés qu’elle continue au ciel d’ouvrir les cœurs au Dieu tout proche qui les habite et qui se révèle comme « une immensité d’amour qui nous déborde de toutes parts ». Aujourd’hui, prions par son intercession, que la Trinité devienne en nous ce « grand foyer d’amour » qui l’avait jadis brûlée.
« Chère Sœur, je serai jalouse de la beauté de votre âme, car, vous le savez, mon petit cœur vous aime bien, et lorsqu’on aime on désire du bien à l’être aimé. Il me semble qu’au Ciel, ma mission sera d’attirer les âmes en les aidant à sortir d’elles pour adhérer à Dieu par un mouvement tout simple et tout amoureux, et de les garder en ce grand silence du dedans qui permet à Dieu de s’imprimer en elles, de les transformer en Lui-même » (Lettre 335, octobre 1906).
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