DEUX CAMPS
Des pharisiens et des scribes récriminent contre Jésus, tandis que des publicains et des pécheurs viennent à lui. Comment leur faire comprendre qu’ils sont tous frères, bien au delà de leur statut social ou religieux, aimés de Dieu d’un même amour et pardonné de la même miséricorde ? Et Jésus, aussitôt, de leur raconter l’histoire d’un père et de ses deux fils qui n’ont rien en commun… si ce n’est d’être les fils du même père.
Le plus jeune est émancipé, rebelle et dépensier, à l’opposé de son aîné rigoriste, scrupuleux et quelque peu inquisiteur. Le plus jeune est absolument indifférent à son aîné, le plus grand est torturé d’une grande jalousie. Qu’est-ce qui pourra les réunir ? La fraternité éprouvée et le pardon, nous dit la parabole. Jésus appelle ses contemporains, qu’ils soient pharisiens ou publicains, scribes ou pécheurs, à un grand retournement, à une prise de conscience de leur égalité profonde.
En ce temps de Carême, propre à la conversion, cet évangile nous donne à méditer sur nos propres limites ou dissensions… Quand suis-je l’aîné et quand suis-je le cadet ? Quand est-ce que je blesse la fraternité ? Ce texte croisé avec la prière de saint Ephrem, nous oblige à un retour sur nous, comme le « rentra en lui-même » du fils cadet (v.17) et le le partage de la joie dans la maison commune « Il fallait festoyer et se réjouir » (v.32)… C’est toutes nos paresses et découragements, dominations et vains bavardages que nous avons (à la grâce de Celui qui peut tout) à convertir en chasteté, patience, humilité et charité du père. Des deux camps, faisons qu’une seule et même table de communion, c’est alors que nous revenons à la vie ! (v.24 ; 32).
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