Perdu et retrouvé
Dans le chapitre 15 de Luc, nous trouvons trois paraboles où il est question de perdu et retrouvé, la brebis, la pièce, le fils. Aujourd’hui, la liturgie nous offre deux des récits, la brebis et le fils avec l’image qui leur correspond le pasteur et le père. La parabole du fils prodigue est peut-être la plus célèbre de tout l’Evangile. Elle pourrait s’appeler la parabole du père prodigue, ou la parabole des deux frères. Ce thème des deux frères traverse toute la Bible, Caïn et Abel, Joseph et ses frères. La quête du frère est symptomatique de notre humanité. Elle pourrait en être sa vocation. « Je cherche mes frères. » dit Joseph à l’homme rencontré dans le désert. Gn 37,16
Cette parabole telle une œuvre flamboyante est d’une richesse inépuisable. Rembrandt, avec la justesse du peintre théologien, a eu l’audace de donner au père des deux fils une main masculine et une main féminine, justice et miséricorde, pour nous parler de Dieu. Ce que le prophète Osée exprime avec toute sa tendresse marquée par le sceau de l’épreuve : « Je les menais avec des attaches humaines, avec des liens d’amour, j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson contre la joue et je lui tendais de quoi se nourrir. » Os 11,3-4
En définitive, c’est bien lui le Père qui est au centre du tableau, un père à la fois renié par un fils turbulent, qui exige l’héritage en dehors de tout respect filial, et aussi par le fils dont l’obéissance amère cache une entrave à la joie de vivre. Notre humanité est conviée à un festin qui célèbre la fraternité et anticipe la joie du Royaume. Il nous révèle ce que sera la tenue de fête : le vêtement de la grâce retrouvée et l’anneau de l’Alliance pour une joie imprenable !
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