Deux camps s’affrontent dans cet évangile : les publicains et les pécheurs d’une part, les pharisiens et les scribes d’autre part. Tous des juifs, qui ne reconnaissent pas leur fraternité, au-delà de leurs statuts sociaux ou religieux ! S’ils ne peuvent se reconnaître frères, n’est-ce pas parce qu’ils ne se reconnaissent pas fils d’un même père, d’un même Dieu qui les aime chacun pour ce qu’il est ?
Jésus répond à cette situation par trois paraboles … celle que nous prions aujourd’hui étant la troisième.
Il s’agit de deux fils qui ne savent pas être frères, ni même fils d’ailleurs.
Le plus jeune, émancipé, rebelle et dépensier veut s’affranchir de son père et lui demande son héritage avant l’heure. L’aîné, travailleur scrupuleux, quelque peu légaliste estime qu’il n’a jamais rien reçu de son père. Après avoir dépensé tout son avoir, le cadet ne se sent plus digne d’être fils et demande d’être considéré comme serviteur. L’aîné quant à lui s’est considéré toute sa vie comme le serviteur de son père. Ces deux enfants ont-ils oublié que le premier don d’un père à ses enfants est celui de la vie, que tout ce qui est à lui est à eux, et qu’ils sont de sa chair, de son sang, de son souffle ?
Alors que le plus jeune est totalement indifférent à son frère, l’aîné quant à lui semble torturé de jalousie envers son cadet, tant et si bien qu’il l’appelle « ton fils » avec un certain dédain !
Comment ces deux vont-ils pouvoir devenir frères ? Le père de la parabole nous montre le chemin de la fraternité : apprenez à vous réjouir de la vie de l’autre, « il fallait se réjouir, car ton frère qui était mort est revenu à la vie, il était perdu et il a été retrouvé ! » La louange n’est-elle pas antidote de la jalousie et chemin de fraternité ? Qu’elle soit pour nous chemin de conversion à la fraternité en ce temps de carême.
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