GUETTEUR DU SALUT,Dans un psaume, le psalmiste chante « Mes yeux se sont usés à guetter le salut » (Ps 118,123), combien ce verset résonne avec la parabole de ce jour, faisant du père abandonné, le guetteur universel du salut.
Au premier revirement du fils prodigue qui le fait regarder vers la maison paternelle qu’il a dépouillée et fuie, le père se tient là, au seuil, prêt à l’accueillir. Quand bien même les motivations du retour filial ne seraient pas encore purifiées, puisque le fils revient seulement pour pouvoir manger à sa faim, quémandant la place d’un ouvrier plutôt que désirant retrouver sa dignité de fils du maître… quand bien même il ne serait pas totalement ajusté ni assez audacieux, son père lui ouvre ses bras et son cœur pour plonger dans la miséricorde infinie, et donc divine.
« Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers » (v.20).
Oui, il y a une intervention du surnaturel pour que tous les cœurs puissent converger vers la salle des fêtes où résonnent les musiques et les danses de joie.
Que nous nous sentions de connivence avec la figure du fils dilapidant la richesse ou de celui accroché à la loi et à une justice punitive, que nous soyons celle du père triste de se savoir si peu aimé ou si peu compris, Jésus nous invite aujourd’hui à la communion avec son Cœur transpercé débordant d’Amour et de pardon, pour nous et pour tous ceux et celles qui nous entourent. Ce chemin vers le banquet des noces est celui-là même vers la Lumière de la Résurrection, chemin de ce Carême pour rejeter loin de nous le péché et pour courir, avec foi et espérance, vers l’amour inconditionnel.
« Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” » (v.32).
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