Solennité du Sacré cœur
Aujourd’hui, nous célébrons l’être même de Dieu : «Dieu est Amour» (1 Jn 4,8). Un amour si absolu qu’il prend le risque de tout perdre pour retrouver l’unique brebis égarée qu’est chacun de nous. Un amour si
maternel qu’il veille sur chacun de nous comme un berger qui veille sur son troupeau, le défend des dangers et lui procure repos et nourriture : « De son bras, il rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur » (Is 40, 11).
Un amour si fort qu’il choisit de prendre notre condition humaine, de s’unir à elle et de l’assumer jusqu’à l’extrême en son Fils. Dans cette passion d’amour le Père et le Fils ne sont que don. Le cœur débordant de Jésus, exultant dans la joie que « pas un seul de ces petits ne se perde », va jusqu’au bout de la logique de l’amour qui est de se livrer tout entier.
L’Amour ne garde pas et ne sauve pas un troupeau anonyme, le Pasteur relève chacune de ses brebis, l’appelant par son nom … Si grand était le désir qui pressait l’Epoux d’arracher entièrement son épouse aux mains de la sensualité et du démon, qu’après avoir réussi son dessein, il se livre à la joie. Tel le bon Pasteur, qui a fait mille détours à la recherche de sa brebis perdue et qui la rapporte enfin sur ses épaules […] Chose admirable en vérité de voir cet amoureux Pasteur, cet Epoux de l’âme, comblé de joie et d’allégresse lorsqu’il porte sur ses épaules […] dans l’union si désirée, cette âme qu’il a prise pour lui et portée à une perfection si haute (Jean de la Croix – CSB 22, 1 – annotation).
Un commentaire
IL Y AURA DE LA JOIE DANS LE CIEL POUR UN SEUL PÉCHEUR QUI SE CONVERTIT, PLUS QUE POUR 99 JUSTES QUI N’ONT PAS BESOIN DE CONVERSION (Lc 15, 3-7). La joie est le fruit d’une longue attente, une attente dans l’espérance et dans la confiance. Consacrer du temps pour attendre avec impatience une chose, signifie que cette chose a de la valeur à nos yeux. Et chacun de nous a de la valeur et du prix aux yeux de DIEU. C’est pourquoi DIEU sait attendre. IL est un DIEU patient, qui attend avec les bras ouverts le retour du pécheur, à la lumière de la vérité, de l’amour et de la justice. IL attend toujours que l’Homme se détourne de son mal, qu’il retrouve le droit chemin et qu’il vive. Ce qui fait la joie du ciel c’est que l’Homme se convertisse. DIEU n’attend pas d’abord nos innombrables sacrifices ou encore des dons qui cachent une vie malsaine, une vie de désordre, loin de l’amour, de la foi et de la lumière. C’est quand l’Homme accepte de renoncer au mal, de cesser toute forme de violences, de limiter toute occasion de conflits, de guerre, de divisions, que son sacrifice est agréable aux yeux du SEIGNEUR. IL se réjouit de voir l’Homme heureux, à la différence de certains qui trouvent leur joie et leur plaisir à voir d’autres dans la souffrance, plongés dans le mal et dans l’erreur. On ne peut se réjouir du mal de l’autre, encore moins avoir le cœur en paix, quand une partie de l’humanité croupit dans la misère, la famine, l’exploitation abusive de l’homme par l’homme. Le cœur de DIEU est sans repos, aussi longtemps que l’Homme n’a pas la paix en lui, aussi longtemps qu’il vit dans l’angoisse, la dépression, la tristesse, le doute, aussi longtemps que l’humanité est sous la menace constante d’une autre guerre mondiale. Car, l’Évangile est fixé sur la logique de la joie, de la miséricorde, du pardon et de l’amour. Et celui qui s’efforce de vivre l’Évangile au quotidien, s’efforcera aussi de semer autour de soi des motifs, des principes et des normes favorables à la joie, à l’entente, à l’accueil favorable de l’étranger ou de celui qui s’égare. Or, c’est cette lumière de la joie, de l’amour et de la miséricorde qui transparaît dans le Sacré cœur de JÉSUS. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua