Servir Dieu ou l’argent ? « Mammon » (En hébreu, de la racine « Aman »). Ce mot désigne ce qui est stable, solide, ce en quoi l’on peut avoir confiance. « Mammon d’injustice », « Mammon trompeur », (16, 16) affirme vigoureusement Jésus aux pharisiens qui le tournent en dérision : « Ils ricanaient à son sujet » (16, 14) Alors il les renvoie à la loi et aux prophètes dont ils se réclament si haut et si fort : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts… ! »
Preuve en est cette parabole très contrastée évoquant un riche « anonyme » qui « s’habillait » de pourpre et de lin fin et « faisait la fête » chaque jour et un pauvre qui, en revanche, porte un nom « Lazare » « celui que Dieu aide »
Arrive le moment de vérité : « l’argent, Mammon », oasis privilégié de notre peur de mourir, ne mérite pas la confiance qu’il inspire. Idolâtrer l’argent n’est qu’une perverse illusion. Lazare est emporté dans le sein d’Abraham, le riche lui, est enterré et descend dans l’Hadès, devenu « ombre » au séjour des morts. Il n’a pas donné « une miette » de ce qui tombait de sa table. Impossible pour lui de recevoir « une goutte d’eau »
Qui rafraîchirait sa langue ! Refuser la solidarité de son vivant creuse entre les humains des abîmes insondables. « Le Juge à notre porte », ne serait-ce pas ce « Pauvre » nommé « Jésus » (Mt 25) que nous rencontrons sur les trottoirs de nos rues aux vitrines clinquantes et alléchantes ? Ceux qui vivent le partage sont « signes du Royaume ».
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