Jésus dessine trois traits du visage du disciple : non seulement ne jamais se détourner de Dieu et ne jamais détourner l’autre de Dieu ; mais pardonner inlassablement comme Dieu ; enfin demander hardiment à Dieu la foi qui obtient tout de lui. La fidélité à ce chemin tracé par le Christ nous mènerait plus loin que nous ne pouvons le prévoir sur la route suivie par le Christ.
« Lorsque les cœurs se vident de toute amertume et se laissent remplir d’une amitié infinie pour le prochain, alors seulement celui-ci peut accepter remarques et enseignements »[R. Schutz, Vivre l’aujourd’hui de Dieu, p.150.]
C’est alors que l’Arbre de vie est plantée au cœur du mal, dans la mer ce lieu de mort que la Croix du Christ ressuscité change en amour, en vie débordante.
Seigneur, augmente en nous la foi pour aimer et bénir, pardonner et accueillir toujours plus, à la manière du Christ. Seigneur, augmente en nous la foi pour marcher toujours plus sur un chemin de vérité envers nous-mêmes et envers nos frères et sœurs.
Un commentaire
« SEIGNEUR, AUGMENTE EN NOUS LA FOI ! » (Lc 17, 1-6). La prière prend un sens dans notre vie, lorsque nous en voyons les fruits ; autrement dit, elle reste seulement un ensemble de paroles sans effets, un pur dialogue qui ne s’accorde pas avec notre réalité et notre vie concrète. Non seulement la prière comble un vide intérieur, une solitude néfaste et dangereuse, mais aussi une indifférence constante qui guette l’Homme, dans sa relation avec DIEU, avec soi-même et avec le prochain. Le résultat de la prière se perçoit ainsi dans la vie concrète. Prier c’est croître, mais aussi s’enrichir de quelque chose qui nous vient de DIEU avec qui nous sommes en relation constante dans la prière. Et ce que nous recevons, doit servir pour nous et pour les autres. ‘‘Seigneur, augmente en nous la foi !’’ ; telle est la prière des disciples. Mais, pour en faire quoi ? La foi n’est pas un prix que l’on obtient à l’issue d’une relation franche et sincère avec DIEU. La croissance dans la foi doit impliquer une croissance dans l’amour, l’espérance, la charité, c’est-à-dire dans toute action qui vise le bien. Mieux croire pour mieux connaître DIEU ; croire davantage, pour aimer en vérité ; mais surtout, avoir la foi, gros comme une graine de moutarde, pour pouvoir déplacer les montages, ordonner aux arbres de se déraciner et d’aller se planter dans la mer. La foi rend toute chose possible ; elle change et convertit les cœurs, pour être capables de pardonner et de faire miséricorde. Elle est aussi le stimulant qui permet à l’Homme de persévérer, malgré les difficultés, en ayant toujours un regard de confiance et d’espérance en un horizon meilleur. Si par la foi, l’Homme peut ordonner à un arbre de se déraciner de terre, pour aller se planter dans la mer, c’est dire que la foi ouvre d’autres horizons que la seule intelligence humaine ne parvient ni à saisir ni à comprendre. La foi est donc le prolongement de nos pensées, de nos réflexions et de nos actions. Elle donne sens à nos projets, dans la mesure où nous ne faisons pas que les penser, mais aussi, les présenter à DIEU, pour qu’IL y porte un regard attentif, en y imprimant sa grâce et sa bénédiction. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua