AU DEVANT DU DÉSASTRE

Dans un article intitulé « Le désastre et la vie », paru dans La Croix hebdo du samedi 6 novembre 2021, Frédéric Boyer fait état des catastrophes climatiques et écologiques comme signes de la fin des temps et aussi d’une mutation de la vie sur terre.
Pour lui, il ne s’agit pas tant d’une fin ou de la menace d’une fin que d’un temps pour en finir (avec les injustices et le pillage des ressources). La fin d’un monde est aussi une chance de réinventer un monde nouveau, autrement. La catastrophe devant laquelle nous semblons aller droit devant, comme dans un mur, est en fait déjà derrière nous ; et notre espérance chrétienne nous convoque à redécouvrir la vie à l’œuvre jusque dans le désastre.

Pour Jésus, se référant à des fins bibliques (déluge, destruction de Sodome et Gomorrhe), les catastrophes parlent de nouveauté et de reconstruction, de vie plus forte que la mort, car celle que l’on perd, en lui, est sauvée. Le retour glorieux et la révélation du Fils de l’homme laissent place à la vie des sauvés, et à un amour et une foi purifiés.
La dernière image des vautours se rassemblant autour du corps, malgré la mauvaise réputation de ces rapaces, nous parle aussi de vie. Car là où l’aigle sanguinaire chasse préférant sang et chair vivante, le vautour ne tue pas et sert la vie en remettant dans le cycle vital ce qui est mort.
En contemplant les feuilles d’automne, nous pouvons y voir leur fin et l’arrivée irrémédiable de l’hiver, mais aussi deviner le printemps à venir.
Cet évangile nous invite à devenir veilleurs et serviteurs de la vie, en ne désespérant pas, en ne nous appesantissant pas sur ce qui n’est plus, en continuant de marcher, d’avancer, de croire qu’un monde nouveau, par le Royaume des cieux advenu, est déjà né…