« Entre absurde et mystère »
Ce genre de texte lu comme le pronostique d’un monde « apocalyptique », peut nous faire éprouver soit une angoisse de fin du monde, soit une urgence à boucler les affaires que nous avons en cours, ou bien encore nous pousser à abriter l’espoir d’un réveil qui nous tirera d’une situation qui semble sans issue. Cependant, la Parole de Dieu puise souvent sa force du paradoxe. Et cette notion de paradoxe nous conduit à essayer de reconnaître ce qui se cache de pertinente vérité derrière ce qui peut paraître obscur telle que cette présentation d’un scénario catastrophe qui annonce en filigrane l’advenue d’un Royaume ou cette invitation à perdre pour gagner, à s’abandonner en Dieu pour trouver l’essence de notre humanité.
La seule urgence, finalement, est de ne jamais oublier le principe essentiel de l’incarnation, celui où Dieu redit son engagement et son amour de l’humanité jusqu’à en mourir…
Rien de toutes nos actions et activités ne doit boucher l’horizon du Royaume. Soyons des êtres pétris de la grâce de Dieu, de la confiance, du goût de la vie que propose l’Evangile et vivons les joies saines du monde dont nous faisons partie mais sans cesser d’attendre celles que Dieu promet. Notre foi nous appelle à vivre malgré les détresses du monde en n’ayant de cesse d’espérer la victoire du Dieu qui est amour. Seule obligation : il nous faut constamment renoncer à mettre notre bonheur et notre sécurité dans l’œuvre de nos mains ou de notre esprit, dans ces idoles qui enchaînent le cœur. Que nous serons les bénéficiaires de cette joie imprenable est de l’ordre de la certitude de foi, ainsi qu’est la venue du Royaume, mais comment et quand celui-ci adviendra nous échappe tel ce mystère de la vie et de la mort et « entre le mystère et l’absurde, je choisis le mystère » (Jean Guitton). Seul est certain que, là où il y a de l’humain, nous ne pouvons échapper aux tentations de cette bête – qu’elle soit vautour ou quelque autre rapace – tapie devant chacun de nos seuils. Or la vraie joie, c’est Dieu qui la donne, pour que nous soyons libérés de ce qui en nous, nous tire vers la mort et la tristesse. Hier comme aujourd’hui et demain.
comme aujourd’hui et demain.
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