Luc 18, 1-8

À LA MANIÈRE ET AU TEMPS DE DIEU

Jésus nous l’assure, toute prière est entendue par le Père du Ciel. Il s’agit même de persévérer, de ne pas couper le lien avec Lui, de continuer sans relâche.
Pour comprendre le mouvement de la prière humaine et de sa réception par Dieu, trois indications de Jésus nous interpellent et donnent un éclairage sur le fondement de notre prière :

Premièrement, Jésus ne parle pas de prière « exaucée » mais de faire « justice à ses élus, qui crient vers lui » (v.07). La part de l’homme étant de crier vers son Père, la part de Dieu étant sa justice et son choix « des élus ». Selon l’évangile, ce sont les petits les pauvres, les veuves (comme celle citée dans la parabole) et les orphelins que Dieu préfère. Et c’est à eux qu’ils sera rendu justice. Quelles sont nos intentions, notre place (petit devant Dieu ?), notre ferveur… quand nous nous tournons vers lui ?

Ange de Saint-Pierre, © CSJ Caen

Deuxièmement, il y a des indications de temps, des durées pour l’homme qui jouent sur la patience et la persévérance « jour et nuit » (v.07), alors que du côté de Dieu cela se fera « bien vite » (v.08). Ce décalage, voire cet antagonisme nous fait réaliser combien la prière s’affranchit des barrières du chronos. Prier c’est entrer dans le temps de Dieu, dans son éternité et son surgissement.

Troisièmement, Jésus termine son enseignement par une interpellation le concernant lui… « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (v.08). Là encore le décalage semble grand, attendre le retour du Seigneur, c’est le même temps d’attente que celui de notre prière.
La seule échelle que nous avons, et qui relie la terre et le ciel, est notre foi. Elle seule nous ouvre la porte de la connaissance et de l’union à Dieu. Nous comprenons mieux alors, pourquoi Jésus parle de justice plutôt que d’exaucement. Tout le travail et l’effort de notre prière nous amène à un ajustement à Dieu, à une réconciliation et une restauration profonde de notre image et ressemblance avec lui. Ainsi, nous devenons ce que Jean appelle dans la première lecture « des collaborateurs de la vérité » (3Jn 8).

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