En lisant la péricope de ce jour, on comprend très vite que Jésus désire changer certains ‘codes‘ de ‘bonne conduite religieuse’, ou plutôt le cœur de ceux et celles qui croient être justes devant Dieu.
La parabole rapportée par l’évangéliste Luc nous présente deux humains qui accomplissent un devoir de juifs croyants : monter au temple et y prier.
Le premier, un pharisien qui se sait respectueux de la loi, se tient debout. Cette position semble correcte, puisque le Dieu de ses pères est un Dieu qui libère et relève l’homme courbé, écrasé. Un problème surgit quand cet homme imagine que son observance le rend juste et quand il se permet d’écraser de son mépris ‘l’autre’ qui prie aussi dans le temple. Il devient oppresseur de celui qu’il estime ne pas avoir le laissez-passer des bonnes manières religieuses. C’est un champion du jugement et des étiquettes collées sur le dos des autres. Dans sa superbe, il ignore la source de la Loi divine : « c’est moi le Seigneur ton Dieu qui t’ait fait sortir (…) de la maison de servitude » (Ex. 20, 2). Il est auto-suffisant et néglige complètement la Source même de sa vie. Il ne parle que de lui. La grâce viendra quand, abaissé, il prendra la main de Celui qui le sauve.
Le publicain parle aussi de lui ; son attitude correspond à son étiquette. De quoi ou de qui se tient-il à distance ? Peut-être du ciel vers lequel il n’ose pas lever les yeux. Ses paroles et ses gestes disent la même chose : je suis pécheur. Ce n’est pas suffisant. Ce qui le justifiera, c’est la requête qu’il fait à Dieu : « sois-moi favorable ». Dieu est son interlocuteur et il est le Dieu qui sauve. Dieu au cœur de sa prière et de son désir.
Quand, « le soir et le matin et à midi », je me tiens dans le sanctuaire de mon temple intérieur, et que,face au flux et aux reflux des pensées qui traversent et souvent polluent ma tête et mon cœur, je puis dire au Seigneur : « je suis simplement devant toi, tu sais, tu sais tout, et tu sauves », alors je sais que je ne serai pas confondue.
Un commentaire
Je trouve vos articles très édifiants raison pour laquelle je voudrais en avoir régulièrement.