Zachée veut voir Jésus. Il ne semble pas avoir quelque chose à lui dire ou à lui demander. Il veut juste le voir. Cet homme de petite taille devait bien souvent lever les yeux pour voir son interlocuteur. A la faveur des circonstances, voici que l’inverse se produit. C’est Jésus qui lève les yeux vers lui, comme pour lui demander une faveur (v5).
Je m’interroge souvent sur la qualité du regard de Jésus qui sut créer un tel bouleversement chez Zachée (v8) :
Un regard attentif qui remarque, en passant, l’homme caché dans l’arbre.
Un regard aimant qui accueille cet homme tel qu’il est.
Un regard qui libère de la peur du manque, de la peur d’autrui.
Un regard qui fonde la confiance et ouvre au partage et au don.
Parce que Zachée est collecteur d’impôts (v2), quand il annonce vouloir donner la moitié de ses biens aux pauvres et rendre le quadruple à toute personne qu’il aurait extorquée (v8), on pense toujours qu’il donne de l’argent. Mais ce que nous considérons comme étant notre bien, peut être de différente nature : matériel, intellectuel, spirituel, social…
« Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres (Lc 18,21). Nous pouvons le comprendre ainsi : « Tout ce que tu as, ce que tu possèdes comme tiens, vends-le, dessaisis-toi de ta propriété et donne-le aux pauvres, littéralement à ceux qui n’ont pas. » En faisant cela, Zachée fait l’expérience du salut ; libéré du souci de lui-même, il entre dans la joie du don.
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