Luc 19, 11-28

Quelle différence entre cette parabole des ‘mines’ et celle des ‘talents’ chez Matthieu !
Luc situe la parabole à un moment très spécifique, juste avant l’entrée de Jésus à Jérusalem. Il en fait la conclusion de son enseignement.
En commençant cette parabole, Jésus parle de lui-même. Il s’en va (à Jérusalem et au Père) pour se faire investir comme Roi. Ce n’est donc pas maintenant que le Règne s’accompli pleinement ; son triomphe ne sera pas facile. (V.14) Si aujourd’hui, ceux qui écoutent (V.11) veulent être avec Jésus, ne doivent-ils pas être conscients des difficultés, afin de prendre leurs responsabilités en connaissance de cause ? Ici commence l’histoire des mines. Le maître appelle 10 serviteurs et donne le même montant, plutôt modeste, à chacun : une mine. Ce n’est ni le montant ni la capacité qui importe. Le maître demande simplement de « faire de bonnes affaires ». (V. 13) Doués, intelligents, entreprenants, craintifs, quelle importance ? L’essentiel est de faire quelque chose avec ce qu’on a reçu.
La fin de la parabole est pleine de détails étonnants. On apprend que la délégation de ceux qui ne voulaient pas que le maître règne sur eux (V. 14) a échoué. Message qui anticipe la victoire du crucifié, au moment et au temps de Dieu. Il reviendra Maître du Royaume ! Elle nous dit aussi que l’engagement que nous prenons aujourd’hui sera « récompensé » par une responsabilité dans ce Royaume ; nous y aurons une position qui permettra toujours à la vie de se déployer (une « autorité »). Cette conclusion illustre l’importance de notre travail d’aujourd’hui comme serviteur du Royaume. Quant à celui qui « a gardé la somme remise dans un linge par peur du maître » (cf. V. 20-21), il est l’objet d’une grande colère de la part de celui-ci. S’il lui fait enlever ce qu’il lui avait donné, c’est peut-être pour qu’il apprenne, de sa pauvreté, qu’il a tout reçu et encore tout à recevoir de l’Homme bon qu’il croyait sévère et dur. Ce dépouillement ultime est une grâce. Et ceux qui en ont déjà l’expérience reçoivent encore et toujours davantage.
La dernière conclusion est très dure : « Quant à mes ennemis… ». Notre choix est sérieux et comporte quelque chose d’ultime qui mène vers la fin que nous choisissons chaque jour.

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