HEUREUX LES SERVITEURS FIDÈLES
Jésus parle « tout près de Jérusalem » (v.11) dans l’urgence des derniers temps où il va falloir se décider entièrement pour son Dieu et son roi. Et il le dit en parabole.
Tout paraît si simple… un homme de noblesse, en attente de recevoir son titre de royauté, confie ses biens à dix de ses serviteurs avec la consigne de les faire fructifier.
Mais… comme pour le serpent qui trouble la femme dans le jardin en lui suggérant que le Seigneur Dieu maintient ses créatures dans l’ignorance et la servitude (cf. Gn 3,5), ou comme pour l’ivraie semée de nuit dans le champ, par un ennemi qui disparaît son méfait accompli (cf. Mt 13,25), une contre-consigne arrive par une délégation de concitoyens détestant leur maître et refusant de se soumettre à la royauté à venir.
Pourquoi ? L’évangéliste ne dit rien des causes, ni de l’origine, ni du bien-fondé de cette haine et du refus de l’autorité sur eux.
Au retour du roi, les récompense pleuvent sur ceux qui sont entrés dans le projet de leur maître. Ces derniers reçoivent autant de villes à diriger, que de pièces gagnées. Une véritable rétribution… donnant, donnant.
Mais le dixième serviteur n’a rien gagné du tout. Il a gardé sa pièce à faire fructifier dans un « linceul » et confesse avoir eu peur de l’exigence de son juge. La sentence tombe comme en miroir, toujours dans la logique du donnant donnant. Le dernier serviteur a négligé le bien confié, n’a fourni aucun travail, ni fait preuve de responsabilité en le plaçant à la banque. Il est durement puni, sans une once de miséricorde ni même de seconde chance… Et c’est à celui qui a déjà le plus de villes qu’il est confié ce bien en bonus.
Jésus enseigne ses disciples sur la venue du Royaume, qui se construit dès ici-bas. C’est donc sur le courage et la créativité de leur mission qu’ils seront regardés, à l’aune de ce grand amour qu’il a sur eux et qu’il veut voir fructifier, sans peur, sans suspicion, sans exclusion, sans accaparement. Cet amour aux couleurs du don de sa vie et de sa Passion : « Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem » (v.28). Il conduit ses auditeurs vers le mystère de sa croix, en appelant à la confiance de son retour, malgré l’absence et l’éloignement.
Comment aujourd’hui, par l’intercession de sainte Cécile, puis-je prendre part à l’action créatrice, à la fructification du Royaume ?
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