Alors que Jésus vient d’être acclamé, aux portes de Jérusalem, par « la multitude des disciples, dans sa joie » Lc 19, 37-38), une parole tombe, dans les larmes, venant mettre en lumière nos refus et endurcissements : « Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux… tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée ! » (V 41.44).
Au fil de sa vie publique, au fil du travail de l’Esprit à travers nos mains, Jésus guérit, sauve, relève. Car il se laisse toucher aux entrailles et nous rejoint. Mais seulement à la mesure de notre foi, de notre liberté. Si bien qu’en prophète qui se doit de poursuivre la route vers Jérusalem « où périssent les prophètes » (Lc 13, 33-34), le temps n’est plus pour Jésus au geste qui relève, mais à l’abandon entre les mains du Père. Nuit de la foi pour le Fils de Dieu. « Il fallait que, par la grâce de Dieu, au bénéfice de tout homme, Jésus goûtât la mort… » (Lettre aux Hébreux 2, 9).
Nous ne nous laissons pas rassembler par le Prince de la paix (Luc 13, 34). À nos yeux demeurent voilées ces venues discrètes mais inlassables d’un Dieu qui « visite et rachète son peuple ».
Laissons-nous interpeller par cet oracle aux accents prophétiques (« des jours viendront… ») pour y entendre non l’annonce d’un malheur mais la prévenance amoureuse de notre Dieu.
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple…pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix » (Lc 1, 68.79).
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