Le premier dogme énoncé à propos de Marie n’a pas d’abord la mère de Jésus pour objet. Au concile d’Éphèse (431), c’est d’abord du Christ qu’il est question. Marie se retrouve être tout autant mère de l’homme Jésus que « mère de Dieu » (Theotokos).
Réjouis-toi, tu nous montres le Christ Seigneur Ami des hommes
Réjouis-toi, tu conduis les croyants vers le Christ Sagesse (Hymne Acathiste)
Marie, la silencieuse, celle qui écoute et obéit simplement.
Dans l’Evangile, ses prises de parole sont rares. Ici, devant la bonne nouvelle que les bergers lui annoncent, elle préfère garder le silence. Le verbe grec qui, dans ce passage correspond à « méditer » la parole, dit bien plus que « méditer » : « Comparant toutes les choses dites les unes aux autres » (Peshitta, traduction syriaque remontant sans doute à l’araméen). Autre traduction évocatrice : « Marie habitait ces choses souvent dans son cœur »
Habiter la parole dans son cœur. « C’est s’arrêter en elle, se reposer en elle, la savourer longuement. A la longue, la parole doit réveiller notre cœur profond, le blesser pour le ranimer, pour le maintenir en état de veille, demeurant toujours attentif à capter le moindre bruissement de la Parole »[1], afin de pouvoir lui répondre, comme la Vierge Marie que nous célébrons…A chacun sa réponse.
Mais il y a aussi des bergers pressés de découvrir l’extraordinaire dans le plus qu’ordinaire : des parents autour d’une mangeoire dans laquelle est couché un fils. De quoi s’étonner, de quoi raconter et annoncer, de quoi glorifier et louer.
Grâce de cet empressement-là, grâce des yeux et d’une langue de berger.
Et un huitième jour, recevoir un nom donné par l’ange et accueillir Celui qui sauve.
[1] Dom André Louf, la joie vive, Savator 2017
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