Dans l’évangile, les prises de parole de Marie sont rares. Ici, devant l’étonnante bonne nouvelle, elle préfère encore garder le silence et « conserver avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur ». Une traduction ancienne (syriaque) dit : « comparant toutes les choses dites les unes aux autres », et une version anglaise nous livre que « Marie habitait ces choses souvent dans son cœur. »
Quelle que soit le texte retenu parce qu’il nous parle davantage, c’est bien « Marie, la contemplative, que l’évangéliste Luc veut faire ressortir discrètement. »
Habiter la Parole dans son cœur », c’est beaucoup plus que simplement la lire ou même la méditer à la va-vite. C’est s’arrêter en elle, pour la savourer longuement. À la longue d’ailleurs, la Parole doit réveiller notre cœur profond, le blesser pour le ranimer, pour le maintenir en état de veille, demeurant toujours attentif à capter le moindre bruissement de la Parole, afin de pouvoir lui répondre, comme Marie célébrée en ce premier jour de la nouvelle année : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole ! » (Lc 1, 38) »
Alors, avec elle appelée « celle qui a mis Dieu au monde », pourrons-nous concevoir le Verbe, la Parole en notre cœur, et le laisser se développer en nous, jusqu’au moment où il renaîtra sur nos lèvres en louange, en prière ou en annonce de la Bonne Nouvelle.
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