L’Ecriture nous dit peu de choses de la mère de Jésus, mais nous la voyons, à plusieurs reprises, destinataire d’une parole divine, que ce soit par l’entremise de l’ange Gabriel, des bergers, de sa cousine Elisabeth ou de Siméon. Ces paroles tombées en terre portent leur fruit en leur temps.
Lors de la Présentation de Jésus au Temple, Marie et Joseph « demeurent dans l’étonnement de ce qui se dit de lui » par la bouche de Siméon (Lc 2, 33). Au geste de bénédiction en faveur du père et de la mère de l’enfant, Siméon ajoute une parole qui s’adresse spécialement à Marie : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, une épée te transpercera l’âme ! – afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs. » (v 33-34). Que pouvait « comprendre » Marie d’une telle parole ? Sa grâce est de l’avoir laissée germer en son cœur, en la conservant avec soin (Lc 2, 19), y revenant sans cesse (Ps 119, 97), la laissant nourrir sa foi et éclairer, au moment favorable, les réalités traversées. La présence silencieuse de Marie au pied de la Croix en atteste, ultime présence auprès de Jésus, comme sur les routes de Palestine où il fut un signe en bute à la contradiction. Un glaive transperce le cœur de Jésus (Jn 19, 34), et de Marie, « Mère douloureuse qui donne son Fils au monde ». Epreuve dans la chair, mais aussi épreuve dans la foi pour cette « fille d’Israël », épreuve pour et avec son peuple. Il n’est donc pas la Vie, ce fils suspendu au gibet ? Est-il le « Fils du Très-Haut » annoncé (Lc 1, 32) ? Foi et Espérance douloureuses viellent en son âme !
« O Marie, dans ces heures incompréhensibles de notre vie, où tout semble fini, et où Jésus semble mort, donnez-nous la force de votre espérance, car c’est alors que le jaillissement définitif de la vie est souvent tout proche » (René Voillaume, Chemin de Croix).
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