À l’ombre de la fête du Christ-Roi, la liturgie nous donne aujourd’hui de méditer le texte de la veuve.
Le Christ revêtu de la pauvreté humaine, le Roi suspendu « nu », dépouillé de sa richesse, a posé son regard sur la pauvre veuve. En elle, Il s’est vu.
Dans le cœur de cette femme, est imprimée l’icône du Verbe-Serviteur qui se donne gratuitement, jusqu’au bout, sans mesure.
Son silence a fait taire le bruit de la richesse de ce monde ! Son geste suspend le temps. Tout s’arrête devant un don sans frontières.

Elle n’a rien mais elle donne tout. Elle se donne.
Du lieu de sa pauvreté, jaillit une richesse inconcevable.
Du lieu de sa souffrance, jaillit la joie du don. Elle se retrouve en se donnant, en étant pleinement humaine.
De ses mains vides, jaillit un sens à la vie, un défi à mener tous les jours, une lutte pour la vie, la vraie vie.
De sa solitude, jaillit une solidarité avec le monde entier, une fraternité universelle qui porte celui qui est « à côté », « oublié » et marginalisé.
Bienheureuse pauvreté !
Rendons grâce à Dieu qui nous visite « la nuit », dans nos richesses et nos manquements, dans notre misère et nos blessures pour déployer en nous sa richesse, Lui qui s’est appauvri pour nous enrichir de sa pauvreté. En sa présence, les montagnes de notre orgueil se fondent comme de la cire, les déserts fleurissent et les vallées sont comblées.