Il vaudrait sans doute mieux ne pas commencer par « comparer » ce que donnent les uns, certains riches, et l’autre pauvre, même s’il semble que ce soit ce que Jésus commence par faire. C’est un réflexe que nous avons : mieux ou moins bien que. Notre œil et notre cœur sont tellement prompts à ce genre d’exercice. Mais quels sont nos critères de comparaisons ?
Comment Jésus s’y prend-il ? Quel chemin avec lui ? Il voit des riches, il voit une veuve dans le besoin ; chacun participe à sa manière à la vie et à l’entretien du lieu de prière, chacun selon sa condition.
Ce qui est « jeté » dans le trésor, est-ce vraiment une offrande de la part des riches ou seulement, comme l’indique le texte, « ce qu’ils avaient en trop » ? De l’inutile pour leur vie, en somme.
Et « la veuve qui mendie » ? Jésus n’a pas peur du superlatif : « elle a jeté plus qu’eux tous ». À ce niveau-là, plus de comparaison possible, c’est au-delà, c’est autrement, c’est ailleurs. Tout se dit dans l’excès, la démesure tant de la richesse que de la pauvreté, voire du « rien ». « Elle, en prenant dans le rien qu’elle avait, elle a jeté tout ce qui lui était vital ». (V. 4)
Nous aimons comparer ? Alors, faisons-le en vérité et n’ayons pas peur de partir du mal être que nous éprouvons de nous sentir démunis, moins bien que, inutiles. Osons puiser dans ce manque pour en faire une offrande qui sera de vie, qui deviendra vie ? Le chemin se fera du « rien » à la surabondance du don parce qu’il sera devenu offrande véritable.
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