Jérusalem encerclée, dévastée, foulée aux pieds. Les nations désemparées, des hommes morts de peur à cause de ce qui arrive chez eux et partout ailleurs. N’est-ce pas le constat quotidien relayé par les journaux et les médias de tout bord ? N’est-ce pas les paroles que nous répétons entre nous, sur nos lieux de travail aussi bien que dans nos familles ou cercles d’amis ? : « Tout va mal, ma petite dame ! » Et l’évangile de ce jour ajoute sa voix à la cacophonie ambiante. Ces événements, c’était hier et c’est bel et bien aujourd’hui.
Mais l’évangile de ce jour, c’est aussi une parole tout autre, porteuse d’une folle espérance pour qui l’entend. Nous sommes invités à percevoir autrement tout ce qui ne semble que catastrophes et malheurs. Ces jours sont un temps où justice se fait, où, sous le chaos apparent et réel, tout est en train de s’accorder, comme le violon dont on tend et détend les cordes pour qu’il sonne juste, comme apparaît lentement et prend forme une œuvre d’art sous les coups donnés par les outils des artisans et artistes qui se risquent à façonner de la beauté. Il n’est pas facile de détecter ces heureuses transformations dans le brouillard de toutes les pollutions qui nous entourent et le brouhaha quotidien de nos vies.
Mais si nous guettons encore et encore, si nous scrutons longuement, si nous osons croire en celui qui vient et si nous faisons et refaisons sans cesse et… ensemble le pas ou le saut de la confiance, quelque chose se donnera à voir. Oui, quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête ! Nous sommes toujours dans un temps de discernement, d’enfantement et de libération. Dans ce lieu de grand chambardement se bâtissent la terre nouvelle et le ciel nouveau. Car il est là, Celui qui œuvre pour nous, avec nous, en nous, et nous sauve.
Heureux celles et ceux qui, du creux de leur détresse et pauvreté, se laisseront saisir par ce fils d’homme, par le Fils de l’homme. Si terre et ciel sont ébranlés, c’est parce qu’ils sont recréés et sortent lentement mais réellement du chaos.