Le temps dans lequel nous vivons pourrait nous inciter à entendre les passages de ces derniers jours comme l’annonce ou la lecture de catastrophes : « le ciel et la terre passeront ». Et pourtant, c’est l’espérance et la confiance qui s’en dégagent : des bourgeons, promesses de fruits n’apparaissent-ils pas déjà dans l’histoire et dans nos chemins chaotiques ? Ce Royaume de Dieu dont parle Luc, là où l’Amour a le premier et le dernier mot, là où Ses paroles de sang et de chair s’épanouissent en Vie éternelle, ce règne-là n’est-il pas déjà en train d’advenir ? Trajectoire de l’indicible amour de l’origine à l’achèvement des temps. Pas tellement grâce à nous, même si d’accueils en consentements nous y collaborons, mais d’abord et toujours grâce à l’engagement de Dieu. Au jour de Dieu, il sera « tout en tous, tout en tout. « (Cf. Cor. 15, 28)
« Voyez le figuier et tous les arbres… quand ils bourgeonnent vous savez » qu’ils portent l’épanouissement de la vie. Oui, Jésus l’affirme : nous savons ! Nous connaissons chaque arbre selon son espèce, (Gen. 1, 11). Nous connaissons aussi « le Royaume de Dieu ». Quelle assurance dans cette parole de Jésus ! Lui faisons-nous confiance ? Nous faisons-nous confiance pour le meilleur ? Nous sommes porteurs d’une si grande espérance. L’amour aura le dernier mot, même si des cieux chargés et de gros orages nous en font douter.
Oui, qui n’a douté un jour de détacher sa vie de l’encre noire des catastrophes ? L’Histoire a-t-elle compté une seule génération, tous continents confondus, qui n’ait pas vu disparaître jusqu’au plus petit de ses astres sous le voile opaque d’une térèbre qui semble ne plus rien laisser passer ? Ni lumière, ni plainte, ni prière.
Quand les astres sont dissimulés, il reste à se munir d’une lanterne et à avancer dans le halo circonscrit et économe qu’elle dessine à nos pieds… (…) brèche d’espérance dans les jours sombres de nos histoires. (…) Sa parole est la lumière de nos pas, une lampe sur la route (Ps 118)
Que choisissons-nous ?
Je n’aurai pas assez de ma vie pour te connaître
Pas assez de patience pour laisser mûrir les fruits
qui font plier les branches des arbres de ta Création.
Je n’aurai pas assez de ma vie pour effleurer ta Grâce
…
Pas assez de mon regard pour appréhender l’étendue
de tes promesses
Pas assez de mes bras pour cueillir tous les fruits
qui font plier les branches de ta Création
Je n’aurai pas assez de ma vie pour aimer ceux que j’aime
pas assez d’amour pour rendre compte de celui que tu donnes
Pas assez de mes poumons pour respirer ton souffle
(…)
Mais toi, mon espérance, auras-tu assez de ma vie
Pour en faire le fragile greffon
Sur lequel pourrait fleurir un surgeon de ton Eternité ? (MMC)
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