Luc 21, 5-11

LA FIN D’UN MONDE

Jésus parle à ses disciples de la fin d’un monde, celui qu’ils ont devant les yeux. En l’occurrence, il leur parle du Temple de Jérusalem, déjà détruit deux fois et une fois reconstruit. Aucune personne sur terre ne peut garantir l’immortalité de ce que les hommes ont bâti. Un édifice religieux, aussi beau et aussi pérenne soit-il, n’est pas incorruptible, ni indestructible. Il nécessite soin, entretien et restauration et parfois complète reconstruction.

Cette réflexion touche aussi à notre propre corps que nous savons mortel et corruptible, ainsi qu’à la création tout entière. Depuis que la terre existe, elle a connu sur des milliards d’années : cataclysmes, disparitions d’espèces, changements climatiques, et nouvelles ères qui ont bouleversé, voire anéanti, ce qui la composait (mers, océans, montagnes, volcans, etc.).

Jésus le constate, plus encore il considère ce monde de finitude comme un passage obligé. Les disciples s’effraient. Ils se posent la question de la temporalité et du signal d’alarme qui les préviendra, mais ils se trompent. À ce niveau de réflexion, la finitude provoque l’angoisse et les destructions la violence. En état de sidération et de fascination du mal, les disciples restent prisonniers de l’actualité et de la déchéance inéluctable. Là n’est pas la Bonne Nouvelle du Salut que donne l’Évangile.

Tout au long de sa vie terrestre, dans ses enseignements, Jésus leur a aussi parlé de l’incorruptibilité des corps, de sa victoire totale sur le monde, de sa présence de toujours à toujours, du Royaume de Dieu, et de la vie éternelle. Ses paroles ne passeront pas ! La communion des saints passant leur éternité à faire du bien sur la terre, nous oblige, nous croyants, à regarder vers le Ciel, à désirer la vie en Dieu, à consentir à la mort du grain de blé pour qu’il donne la vie au centuple.

Ce monde réconcilié, ce monde d’amour que nous confessons chaque dimanche à la fin du Credo, pressé par la force de la Résurrection et nos prières, est en train d’advenir, et il passe par les douleurs d’un enfantement.
Terre et cieux nouveaux, patrie céleste, Royaume, Banquet des noces sont notre destination : car « elle est venue, l’heure de la moisson » (Ap 14,15).

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