Au terme de l’année liturgique, cycle symbolique de celui du cosmos et de l’humanité, dans ses saisons, ses endormissements et ses renouvellements, ses engendrements et ses générations…, nous contemplons Dieu à l’œuvre dans l’histoire.
Rien n’est statique : dans la mort du grain se cache la maturation du fruit.
Ainsi au creux de paroles alarmantes et d’annonces dramatiques, pointe le bourgeonnement du Royaume, comme « approche de l’été » (v.30). Comment ne pas penser aux « douleurs d’enfantement » étreignant Jésus jusqu’aux entrailles le dernier soir avant sa passion (Jn 16,21), et Saint Paul dans sa quête de l’Esprit ? (Rom. 8, 18 ss)
C’est au discernement que le Maître nous invite en ces quelques lignes, Il nous en donne les clefs.
Dans un « vous » fraternel, nous sommes appelés à aiguiser notre regard (« voyez, regardant, verrez ») :
un regard extérieur pour voir les signes, et une vision intérieure pour « connaître » (v.3à-31 trad. Grecque) que là « est proche le Règne de Dieu ».
La porte du Royaume s’ouvre alors à nous, dans une double assurance de foi offerte par Jésus :
« Amen je vous le dis, cette génération ne passera pas jusqu’à ce que toutes choses adviennent. (v.32)
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (v.32-33).
Ne sommes-nous pas « cette génération » à laquelle sont adressées « les paroles de Jésus qui ne passent pas », dans la mesure où notre « regard » et nos « entrailles » se laissent orienter, déplacer, travailler de l’intérieur par l’Amour sans limite « advenant » (v.31-32) sans cesse , tel le bourgeon gonflé de sève éclatant au soleil d’été.
« Dans notre cœur la vigilance, lampe allumée par le Seigneur,
Se renouvelle dans sa flamme, au chant commun de notre joie.
Que veille en nous l’action de grâce, comme la fleur de l’amandier
Qui la première au loin regarde, l’été venir et sa moisson.
Que notre amour et sa louange soient les deux ailes du matin
Qui se déploient dans la prière et nous emportent loin de nous.
Voici l’Epoux qui nous appelle : courons aux Noces de l’Agneau
Mais que la route paraît longue, quand poindras-tu, dernier matin ? »
CFC Rémi Angot « Livre des Heures » Dourgne
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