Retiens l’étranger si tu veux reconnaître le Sauveur…
« Jésus lui-même les rejoint et fait route avec eux »
A quoi est-il reconnaissable et présent au milieu de nous, ce Jésus qui s’est fait sensible à ses disciples au-delà de la nuit traversée ?
Nous ne voyons ni miracle extraordinaire, nous ne puisons pas dans notre imaginaire… Nous sommes rendus attentifs à l’élémentaire d’une présence, à son poids d’humanité : le son d’une voix, un geste reconnu, le pain rompu et partagé…
« A table avec eux, Jésus rompt le pain… »
Jésus se donne à reconnaître non pas dans les signes éclatants de sa victoire sur la mort, mais dans son être livré, fragmenté comme le pain, dans sa Pâque dont chacun de nous reçoit un fragment de lumière. Et ce Corps, cette chair ressuscitée, se révèle en moi et pour moi comme ma propre résurrection, révélation de ce que je suis vraiment, au présent de ma vie. Nous voici « témoins » d’un Christ mendiant, du Ressuscité au seuil de nos demeures de pauvres : il nous envoie porter le trésor de sa rencontre en nos vases d’argile.
« Reste avec nous, car le soir vient »
Dans la rencontre, toute rencontre, nous pouvons ouvrir cet espace où se lit et s’échange la bienveillance inouïe de Dieu. Nous pouvons communiquer ce feu qui nous habite dans la concorde et la simplicité de nos paroles et de nos actes.
« Quand Jésus parlait aux disciples sur la route d’Emmaüs, ils avaient perdu l’espérance. La Vie marchait avec eux, mais leurs cœurs n’étaient pas encore revenus à la vie. Et toi, si tu veux la vie, fais ce qu’ils ont fait, et tu reconnaîtras le Seigneur. Ils ont reçu l’étranger.
Retiens l’étranger si tu veux reconnaître le Sauveur. Ce que le doute avait
fait perdre, l’hospitalité l’a rendu. » (St. Augustin)
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