À quoi pourrions-nous comparer les disciples d’Emmaüs? Ne seraient-ils pas à l’exemple des ossements desséchés dont parle Ezéchiel ?
Les deux disciples ont quitté le groupe de ceux qui étaient réunis avec les onze (v. 9), abandonné la ville où l’exécution de leur Maître a mis fin à leur espérance. Démunis, désarmés, sans aucune force, ils cheminent en étant morts. Pareils aux ossements desséchés jetés dans la vallée, leurs esprits étaient sans intelligence et leurs cœurs complètement éteints.
Alors paraît Jésus ! Voici que la Vie rencontre le lieu de la mort. Voici que la voix du Ressuscité va ébranler le silence de l’attente: “je vais faire entrer en vous l’Esprit et vous vivrez et vous saurez que je suis le Seigneur” (Ez 37, 13-14) En effet, Jésus est entré chez les disciples, il a accepté d’y demeurer. Par sa présence, il a revêtu leur nudité. Sur eux, il a prononcé sa Bénédiction ; sur eux, il a prophétisé.
Dès lors, leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. Voilà que les ossements ont repris vie. Ils ont revêtu à jamais la force de l’Esprit, la vie du Fils et la communion avec le Père. Ils sont pris par le feu de la vie, leur cœur tout brûlant.
À l’instant, ils reprirent vie et se mirent debout sur leurs pieds (Ez 37, 10). Ils retournent à Jérusalem qui est devenue la Cité de Dieu, l’arche du Ressuscité. Ils retournent debout car voici que la Gloire de Dieu s’est levée sur eux.
Les ossements desséchés deviennent un corps vivant et une parole vivante, une Eucharistie qui exulte et tressaille de joie témoignant de la Vie qui est sans fin.
Que le Seigneur souffle sur nos ossements desséchés. Qu’Il prophétise et qu’Il nous donne la vie. Qu’Il visite nos lieux de mort et nous mettent debout afin que nous soyons des fils de lumière.
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