DE LA MORT À LA VIE

« Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Lc 24,05) lancent les deux anges aux femmes venues embaumer le corps de Jésus. C’est exactement ce que Jésus essaie d’infuser, par sa présence voilée, aux cœurs de ses deux disciples. Lui est Vivant mais ce sont eux qui sont morts, les yeux voilés, retournant vers leur passé, et le ressassant, absolument incrédules et surtout amnésiques des promesses qu’il leur avait faites, à savoir sa résurrection et l’envoi de l’Esprit Saint pour continuer à proclamer la Bonne Nouvelle.

Donc, Cléophas et l’autre disciple reviennent de Jérusalem, tristes de la mort de leur Maître et ami, fermés comme s’ils étaient eux-mêmes enfermés dans un tombeau. Le Vivant s’approche d’eux, les questionne, marche avec eux, mais ils sont comme séparés de lui, chacun dans un monde d’où ils ne peuvent ni le voir, ni le reconnaître.

Jésus les interroge. Ils lui racontent que des femmes ont trouvé le tombeau vide. Il les bouscule et les réprimande pour les faire entrer dans le mystère de la croix, de sa passion et de sa résurrection. « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » (v.26).

Ils espèrent sans croire… « nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais… » (v.21).

Le grand réveil survient à la nuit tombée et à leur appel, comme un cri d’amour envers cet Inconnu : « Reste avec nous » (v.29).

À la fraction du pain, comme l’étincelle allume le brasier du feu pascal, ils recouvrent leurs esprits et sortent de leur torpeur : le Christ est là, vivant et il ne les abandonnera plus jamais, car il a brûlé leurs cœurs.
Jésus ressuscité disparaît à leur yeux, et ce n’est plus un problème. Ils sont entrés dans un chemin de foi, ils passent, eux aussi, de la mort à la vie. Ils sont désormais prêts à suivre le Ressuscité jusqu’au bout du chemin. Derechef, et faisant demi-tour, ils s’en retournent, remplis de joie, à Jérusalem.

« Le Seigneur est réellement ressuscité » (v.34), alléluia !