Jésus-Christ, Superstar solitaire ? !
C’est un temps de grâce pour Jésus. Il est apprécié de tous, il est reconnu dans sa parole, il est même considéré sage et respecté pour cela ! Tout va au mieux dans le meilleur des mondes alors que cela ne va pas tarder à s’assombrir, et même très vite cf. Luc 4, 22b avec des questionnements sur la légitimé de certaines de ses affirmations, avec quelque chose d’une jalousie naissante à son égard. Oui, le ciel est au beau fixe pour l’instant, les trainées de lumière de l’étoile de Noël en illumine encore ces jours d’entrée dans la vie publique de Jésus. Alors, peut-être, que pour nous il peut en être de même : accueillons ce temps de grâce, faisons en le lieu où nous pouvons y repuiser l’espérance avant de reprendre la route vers ces combats pour une vie triomphant de nos morts, pour que l’amour soit plus fort que la haine, pour qu’une paix advienne entre nous et en nous ! Oui, ne négligeons pas de savourer ces temps de grâce où la Parole nous éveille, nous émerveille et nous met en éveil ! Tel le ravi de la crèche ouvrons nos regards et notre écoute à l’inouï d’un Dieu qui ne retient rien de sa puissance d’amour et qui nous fait entrer dans ce brasier d’espérance !
Mais au-delà de cet état grâce n’y aurait-il pas là, la figure de celui ou celle consacré par l’onction qui serait :
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- – être engendré de l’Esprit Saint : L’Esprit Saint tient un grand rôle dans l’œuvre de Luc où, dès l’évangile de l’enfance, l’évangéliste a annoncé la présence de l’Esprit chez Jean (1,15) et ses parents (1,41 ; 1,67), chez Siméon (1, 25-27) et en Marie (1,35). Nous savons donc, dès avant le récit de sa naissance, que Jésus est engendré de l’Esprit. Lorsqu’il décrit Jésus rempli d’Esprit Saint, conduit par lui (4,1) et venant avec la puissance de l’Esprit (4, 14), Luc souligne de quelle manière Jésus vivra toute sa mission. Comme lui, nous sommes appelés à vivre la bonne nouvelle guidés par la force de l’Esprit, à la suite de Jésus et en communion avec lui.
- – vivre à l’écoute la Parole : A l’époque de Jésus, les synagogues ne sont pas d’abord un lieu de culte. Le culte est, en effet, concentré au Temple qui est le lieu de la Présence divine, on y offre des sacrifices et les fidèles y montent en pèlerinage trois fois par an. Quant aux synagogues, mot grec qui signifie « assemblée », on y lit et étudie la Parole de Dieu. Luc mentionne que « Jésus entra suivant sa coutume le jour du sabbat dans la synagogue » et « qu’il se leva pour faire la lecture. » Tous l’écoutaient… Nous sommes invités, nous aussi, à nous abreuver à la Parole comme à une source dans ce va et-vient entre ces diverses « paroles », les Écritures et la vie. Or, ici, Jésus commente le texte fondateur d’Isaïe, l’accomplit et le porte à sa plénitude : il est désormais la source en personne !
– et, comme la source qu’est Jésus, être porteur de la Bonne nouvelle de la libération car la venue de Jésus réalise cette promesse de libération.
Ainsi, il y a réellement de quoi rendre grâce et se réjouir, d’affirmer avec Dom Helder Camara « L’Esprit du Seigneur est sur nous! Pas seulement sur vous, sur lui, sur moi : sur nous tous ! ». Vivons cette année jubilaire dans ce souffle-là !
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