Aujourd’hui la communauté d’origine de Jésus, célèbre le sabbat par la lecture de la Torah et des prophètes, suivie d’un enseignement. Jésus vient d’ouvrir le rouleau et dans sa bouche les paroles du livre d’Isaïe, tant de fois répétées, sont entendues sous un jour nouveau. Jésus peut refermer le livre et s’asseoir, il peut le ranger, car désormais, ce n’est plus le livre qui parle, mais c’est lui-même qui est cette Parole. Aujourd’hui, cette Parole s’accomplit et nous concerne. Elle nous déplace de nos routines et de nos habitudes, et nous ouvre un ailleurs. Mais la communauté de Nazareth ne supporte pas qu’il y ait un ailleurs. Jésus est de chez eux et à eux, lui, le fils de Joseph ! Pourquoi agit-il tant ailleurs à travers des guérisons ? Et chez nous qui sommes ses plus proches, ceux du dedans, il ne fait aucun miracle ? Comme la communauté de Nazareth, tout groupe humain est tenté de se replier sur lui-même et de n’exister que pour lui-même. Et l’Eglise ne fait pas exception ! Mais aurait-t-elle oublié qu’elle n’existe que pour les hommes ? Pour que le salut soit ouvert à tous ? Jésus n’a pas choisi ceux du dedans mais ceux du dehors, ceux de l’ailleurs. Les juifs de la synagogue de Nazareth, exaspérés jettent Jésus dehors et lui, passant au milieu d’eux, peut aller son chemin vers cet ailleurs où chacun de nous est invité à marcher à sa suite.
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