« Acclamons la Parole de Dieu. Louange à toi, Seigneur Jésus ! »
« En ce temps là… » Beaucoup de nos propres récits pourraient commencer ainsi. Et si nous racontons nos histoires de cette manière, c’est souvent pour marquer des ruptures et des continuités dans l’aujourd’hui de ce qui donne vie ou y fait obstacle.
Ainsi sans doute la péricope de ce jour. Charge à chacun de découvrir les harmoniques dégagées par ces superpositions de récits d’hier et d’aujourd’hui, des nôtres et de ceux de l’Evangile.
Point d’étonnement à trouver Jésus enseignant dans la synagogue le jour du Sabbat. Mais une attention qui grandit parce que sa parole rend liberté et «autorise ». Qu’aurait-elle à voir avec une autorité qui domine et écrase ? Il ne nous reste qu’à contempler cette parole en acte : un homme « possédé » qui a perdu le singulier dans ses mots, invective et accuse Jésus de vouloir « nous » perdre. Il sait bien qui il a en face de lui : le saint de Dieu ! Est-ce encore vérité pour celui qui la profère avec violence ? Une exactitude, sans plus, car ni paix ni liberté n’en découlent. C’est pourquoi Jésus se fait menaçant et impose le silence à celui qui « possède » l’homme projeté « au milieu », le démon perturbateur qu’une parole maîtrise. Où s’inscrit la différence entre des mots exacts qui trahissent une emprise et la parole qui ouvre toujours à nouveau un avenir pour celui qui l’entend ? Celui qui s’interroge et cherche, reçoit et crée sans aucun doute des commencements de réponses…et peut-être se met à suivre l’Enseignant du Sabbat.
Effroi, émerveillement, prière face à Celui dont la parole ne contraint ni ne possède jamais, mais offre des chemins de liberté, autorise sans cesse la vie à déverrouiller nos prisons, à passer tous nos obstacles et à traverser tout ce qui a barre sur nous et nous possède. Nous pouvons inscrire nos libérations, « en ce temps-là » et aujourd’hui. Et raconter l’Evangile de nos vies.
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